Une brève histoire de la toxine botulinique

Ce livre est sous-titré De la découverte d’un poison à son utilisation thérapeutique. On suit les premières prises de conscience des capacités d’intoxication alimentaire de ce qui sera ultérieurement identifié comme provenant de la toxine botulinique.  Elle tire son nom du latin "botulus" servant à désigner tant le boudin que la saucisse ou le saucisson. En effet des intoxications d’un type particulier après absorption de ces nourritures se manifestent en Allemagne de façon récurrente, on devinera aisément pourquoi.

Le premier médecin à s’intéresser sérieusement à la question le fait dans un village du Wurtemberg en avril 1793.  En 1820 Justinus Kerner, également originaire de ce duché, publie une monographie décrivant les troubles neurologiques et la paralysie respiratoire entraînés par cette bactérie.

Le 14 décembre 1895, une importante épidémie de botulisme s'est produite dans le village belge d'Ellezelles (dans le Hainaut et au nord-est de Tournai) après un repas d’enterrement où les gens avaient mangé du jambon mariné et fumé. Émile van Ermengem, un microbiologiste belge, s’est intéressé à ce phénomène et  a définitivement identifié une  toxine produite par une bactérie qu’il a baptisé le Clostridium botulinum.    

La Première Guerre mondiale surgit près de vingt après et des deux côtés on craint ou réfléchit sur l’usage de cette bactérie comme arme biologique de guerre. La chose se reproduit lors de la Seconde Guerre mondiale, ceci sans déboucher sur un tel usage. Une rumeur court que Reinhard Heydrich a été tué à Prague par des résistants tchécoslovaques dont les balles étaient porteuses de la toxine qui nous intéresse. Il s’agit d’une légende.

Une trentaine de pages est consacrée à l’usage médical de la toxine botulinique. Elle permet de traiter diverses maladies ou troubles ainsi qu’une transpiration et un bavage excessifs.  On n’oublie évidemment pas d’évoquer, sous le nom de botox, l’usage cosmétique qui en est fait. C’est le laboratoire pharmaceutique américain Allergan qui l’a fait connaître sous cette appellation de botox.

Voici l’histoire paradoxale d’un poison qui possède des vertus thérapeutiques. Le récit démarre dans un village de la  Forêt Noire en avril 1793 avec un médecin à s’intéressant à des cas d’intoxication alimentaire dus à l'absorption de charcuteries. En 1820 Justinus Kerner décrit les troubles neurologiques et la paralysie respiratoire entraînés par cette bactérie. Elle provoque une maladie infectieuse non contagieuse.

Après une mise en évidence lors d'une épidémie dans un village belge en 1895, le bolutisme est envisagé comme arme de guerre entre 1914 et 1918. Cet ouvrage, sous-titré De la découverte d’un poison à son utilisation thérapeutique, se clôt avec l'évocation de l’usage médical et cosmétique de la toxine botulinique fait à notre époque.