Jeanne politique: La réception du mythe de Voltaire aux Femen

Jean-Marie Le Pen près de la statue de Jeanne d’Arc à Paris, face au Louvre, déclarait le 1er mai 2017 :  « Marine Le Pen est une fille de France. Elle n’est pas Jeanne d’Arc mais elle a choisi la France. ». Le 8 mai 2016 Emmanuel Macron encore au gouvernement  comme encore ministre de l’Economie de François Hollande était à Orléans pour présider les fêtes annuelles d’hommage à Jeanne d’Arc.. Il déclarait :

« Comme une flèche (…) sa trajectoire est nette, Jeanne fend le système, elle brusque l’injustice qui devait l’enfermer  (…) Jeanne se fraye un chemin jusqu’au roi, c’est une femme, mais elle prend la tête d’un groupe armé et s’oppose aux chefs de guerre (…) Elle était un rêve fou, elle s’impose comme une évidence (…) Elle a su rassembler la France pour la défendre, dans un mouvement que rien n’imposait. Tant d’autres s’étaient habitués à cette guerre qu’ils avaient toujours connue. Elle a rassemblé des soldats de toutes origines. Et alors même que la France n’y croyait pas, se divisait contre elle-même, elle a eu l’intuition de son unité, de son rassemblement ».

Un an plus tard, pour le 16 mai à Orléans, on trouvera Jean-Louis Borloo dans les mêmes responsabilités ; ce dernier ne s’était jamais prononcé pour Fillon et avait d’ailleurs appelé chaleureusement à voter Macron au second tour.  

Voici un ouvrage présente seize contributions tirées d’un colloque qui s’est tenu en 2015. On compte trois parties : L’élaboration d’un mythe, La consolidation et la propagation du mythe, Le mythe entre exploitation et déconstruction. Dans la première division de l’ouvrage sont convoqués Shakespeare, Voltaire, Schiller, George Sand, Péguy mais aussi Condé et Bonaparte.

La seconde partie en particulier comment les catholiques, hostiles à l’enseignement laïc, utilisèrent la figure de Jeanne d’Arc et l’utilisation durant ert en mémoire de la Grande Guerre de la Pucelle en Angleterre, aux USA et en France dans une commune du département du Nord. La dernière division est consacrée aux films et pièces de théâtre qui reprennent la figue de Jeanne d’Arc. C’est dans cette partie que l’on évoque l’exploitation de l’image de la Pucelle par le Front national et l’idée, défendue entre autre par la journaliste Caroline Fourest qu’Inna Shevchenko, leader des Femen, répond à nombre de caractéristiques que l’on trouvait chez Jeanne d’Arc. Dans ce texte est de Sabine Savornin, on relève ceci:  

« Jeanne d’Arc fait consensus. Elle n’est ni de gauche ni de droite. Elle est à la fois populaire, du peuple d’en-bas et qui va parler aux grands. En même temps guerrière, mais pacifiste ».  

mais aussi :

« Jeanne d’Arc est populaire non seulement en France, mais dans le monde entier. Elle n’appartient à aucune obédience politique ni religieuse, elle n’appartient plus aux Français, elle est devenue une figure d’identification individuelle et collective universelle, pour les femmes, les transgenres, les opprimés, les sans-partis de tous les pays. Elle a inspiré aussi bien les suffragettes britanniques que les Cristeros du Mexique dans les années 1920 ou le fondateur du socialisme péruvien José Carlos Mariátegui ; elle inspire les LGBT américains d’aujourd’hui ».