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Les femmes les + sanguinaires de l’histoire

Les femmes les + sanguinaires de l’histoire
La boîte à Pandore227 pages
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Avis de Adam Craponne : "Des femmes, des femmes oui mais, en matière de crimes, des génies"

Dans "Trash Cancan, les grands méchants de l'histoire" de Caroline Guillot, on rencontrait déjà Messaline, Boadicée, Mary Tudor, la comtesse Bathory, la pirate chinoise Ching Shih. Ici on a une vision plus large sur la durée puisque l’on remonte jusqu’à Salomé et que l’on descend jusqu’à des personnages encore en vie comme les compagnes de Marc Dutroux et Michel Fourniret, à savoir Michelle Martin et Monique Olivier, mais leurs actes sont évoqués de façon très concise et aucune information n’est donnée sur leur biographie. Wikipédia nous dit que Michelle Martin, condamnée en 2004 à 30 ans de prison, a été libérée en 2012 dans le cadre d'une libération conditionnelle.   Monique Olivier, au QI de 131 mais en échec scolaire car ne pouvant destiner sa réussite à quiconque. Elle est d’ailleurs née à Tours en 1948, mais a été à Nantes durant l’essentiel de ses jeunes années.  Monique Olivier a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité. Nous complétons car il nous a été assez frustrant de ne rien voir ici développé.

Dans l'introduction, l’auteur de "Les femmes les + sanguinaires de l’histoire"  précise que d’:

« Identifier leurs motivations nous permet de mieux comprendre les raisons de leurs actes. Dans la majorité des cas, les facteurs clés semblent être l’ignorance des convenances sexuelles ou l’envie de les faire voler en éclat, le désir d’échapper à la pauvreté, l’acquisition de pouvoir et d’une position, la prise en charge de rudes responsabilités qui vont de pair avec le leadership, la vengeance ou de graves perturbations mentales. » (page 8)

Alain Libert a pris soin de chercher sa vingtaine de figures dans diverses cultures, toutefois il commence un ouvrage  avec une figure très connue dans tour le monde occidental, à savoir Salomé.  Ave le portrait de Messaline qui suit, on voit bien qu’Alain Libert s’en tient à la vision consensuelle de ses personnages et n’instruit jamais à décharge (sauf pour Phoolan Devi). En effet des historiens comme Paul Veyne, Jean-Noël Castorio et Marc Fourny pensent que parce que Messaline a été utilisé pour salir les derniers empereurs de la dynastie des Judo-claudiens afin de légitimer la prise du pouvoir des Flaviens et qu’elle n’est pas à sa naissance liée directement à une famille. Nos sources viennent de Juvénal qui fait de ses contemporains et de l’histoire impériale de Rome une peinture acerbe et sans pitié et de Suétone qui se complait, sans regard critique, à rapporter les prétendus vices des familles impériales. Pour Boadicée, on a affaire à une veuve d’un roi celte de l’est de la future Angleterre, alliée des Romains. Boadicée s’est révoltée contre ces derniers et ce que l’on tient de connaissances sur elle viennent de ses ennemis. Dion Cassius, né vers 155 après Jésus-Christ, rapporte sur cette contemporaine de Messaline,  Caligula et Claude Ier que:

« grande, terrible à voir et dotée d'une voix puissante. Des cheveux roux flamboyants lui tombaient jusqu'aux genoux, et elle portait un torque d'or décoré, une tunique multicolore et un épais manteau retenu par une broche. Elle était armée d'une longue lance et inspirait la terreur à ceux qui l'apercevaient. »

Heureusement pour les personnages qui suivent, on peut se baser sur des faits quasi certains. Toutefois doit-on imputer à la Malinche, fille d’un chef aztèque et esclave chez les Mayas, compagne de Cortès, tous les crimes commis par les conquistadors ?  Un certain nombre de féministes mexicaines ont dénoncé ce qui fait d’elle un bouc émissaire.

Alain Libert présente ensuite des personnages qui peuvent bien plus faire consensus dans la perpétration d’horreurs. De plus il les choisit dans des univers géographiques variés.  On passe en Angleterre avec la reine catholique Marie la sanglante, en Hongrie avec la baronne protestante Élisabeth Báthory (le château où elle commettait ses crimes est aujourd’hui en Slovaquie (non loin de la Tchéquie), Catherine II impératrice de Russie, Ranavalona reine malgache au milieu du XIXe siècle, Ching Shih à la tête d’une confédération de pirates chinois (voir la BD "Shi Xiu"), l’empoisonneuse anglaise Mary Ann Coton morte en 1875, Ci Xi l’impératrice de l’époque de la Révolte des Boxers, Georgia Tann la directrice d’un réseau de trafic d’enfants aux USA, Jiang Qing épouse de Mao, Imelda Marcos épouse d’un président des Philippines, Leïla Khaled membre du Front de libération de la Palestine et née à Haïfa en 1948, Phoolan Devi dirigeante d’une troupe de bandits en Inde devenue député et assassinée en 2001 en raison de son combat en faveur des femmes de son pays et contre les castes, Ilse Koch surnommée "la chienne de Buchenwald", Lynndie England tortionnaire américaine d’lrakiens.      

Pour tous publics Quelques illustrations

Adam Craponne

Note globale :

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