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Boris Taslitzky (1911-2005) l’art en prise avec son temps

Boris Taslitzky (1911-2005) l’art en prise avec son temps
In Fine336 pages
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Avis de Adam Craponne : "Au côté d’André Fougeron, de Jean Vénitien et de Jean Amblard, Boris Taslitsky est en France un des artistes phares du réalisme socialiste"

Boris Taslitsky est l’enfant d’une famille juive russe ayant fui le régime tsariste. Il fit ses études de peintre aux Académies de Montparnasse puis à l’École des Beaux-Arts. Boris Taslitzky adhéra au Parti communiste en 1935 mais dès le début des années 1930 il s’intéressa aux questions sociales et fréquenta des militants de la SFIC et de la CGTU.

Mobilisé en 1939 au 101e régiment d’infanterie, il est fait prisonnier en juin 1940 mais s’évade à la fin de l’été de la même année. Un temps en Creuse à Aubusson avec Jean Lurçat, il fut arrêté à Crégols (dans le Lot) le 13 novembre 1941pour réalisation de journaux communistes clandestins. Dans des prisons françaises jusqu’u Débrquement tn Normandie, il est déporté à Buchenwald le 31 juillet 1944. Les détenus de ce camp furent attentifs au fait qu’il puisse dessiner et conserver plus de deux cents dessins concernant la vie quotidienne à Buchenwald.  Il participa ici le 11 avril 1945 à une insurrection victorieuse. Plusieurs de ces œuvres sont reproduites dans cet ouvrage ; elles appartiennent au Musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne et au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme.

Parmi les œuvres présentes dans ce catalogue de l’exposition temporaire se tenant de mars à mai au Musée d’art et d’industrie de Roubaix, il y a de nombreuses autres productions ayant une forte dimension historique. On trouve notamment là, page 168, un fusain représentant Jean-Pierre Timbaud juste avant qu’il ne soit fusillé, soit fin octobre 1941 à Châteaubriant en représailles de l’attentat contre le lieutenant-colonel allemand Karl Hotz. Avec cette forte dimension de mise en scène d’évènements liés à la mémoire ouvrière, on relève aussi en particulier, dans les pages 150, Les grèves de juin 1936 et Commémoration de la Commune au cimetière du Père-Lachaise en 1935. On note également, page 47, une huile sur toile intitulée Staline rendant visite à Thorez.

On a également des pages où sont proposées des productions montrant deux espaces coloniaux français des années suivant la Seconde Guerre mondiale, à savoir l’Algérie et l’Indochine. On relève des dessins de notre artiste qui dépeigne certains lieux de communes de la Seine-Saint-Denis, juste avant ou après la création de ce département. Boris Taslitzky se situe dans la veine du courant du réalisme socialiste, perçue par lui « comme une façon de vivre et de penser la réalité de son temps et à l’intérieur de laquelle peuvent coexister diverses tendances esthétiques prenant naissance à la fois dans les traditions nationales et dans l’idéologie de la classe ouvrière ».  

coup de coeur !

Pour tous publics Beaucoup d'illustrations

Adam Craponne

Note globale :

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