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La Chine en partage

La Chine en partage
Alphil158 pages
1 critique de lecteur

Avis de Zaynab : "Raconte-moi comment va la Chine"

L’ouvrage est sous-titré Ding Zuoshao – Auguste Viatte : Une amitié intellectuelle au XXe siècle.  Ding Zuoshao, comme Auguste Viatte, est un universitaire. Le premier est chinois et le second né suisse, devient français et passe pas mal d’années au Canada.    

Ils se rencontrent à Paris en 1929 alors où l’un, prépare une thèse en droit à l’université après des études chez les jésuites de Shanghai auprès desquels il a appris le français tandis que l’autre est un intellectuel catholique qui a voyagé en Chine dans les années 1920.  

Avec une interruption durant la période de L’Occupation et la fin des années 1940, les deux compères échangeront du courrier jusqu’en 1990, date du décès de Ding Zuoshao.  Auguste Viatte a essayé de modérer cet enthousiasme pour l’idéologie nazie, montrant tout le racisme et la violence qu’elles entraînaient. La partie la plus intéressante est celle où Ding Zuoshao raconte ses actions entre 1949 et le début des années 1950 en Birmanie où il est quasiment le chef politique d’une guérilla anticommuniste qui agit dans la province frontalière chinoise du Yunnan.

Celle-ci est activement soutenue par les Américains durant toute la Guerre de Corée mais guère avant et peu de temps après l’armistice de Panmunjeom qui date de l’été 1953. La Birmanie est hostile à cette armée nationaliste chinoise qui réveille les désirs d’indépendance des Shans ; les soldats du Guomintang sont finalement rapatriés à Taiwan, mais certains s’installent en Thaïlande où ils développent le commerce de l’opium.  

Ce dernier a laissé un manuscrit sur cette partie de sa vie où il mène une activité anticommuniste en Asie ; l’ouvrage aurait pu éditer par Les éditions latines, si elles n’avaient pas exigé des sommes très importantes pour le faire.  Les éditions latines sont connues pour avoir édité dans l’après seconde guerre mondiale le négationniste belfortain Paul Rassinier et Maurice Bardèche.

En effet la pensée de Ding Zuoshao s’est largement sclérosée après 1949 et son seul moteur intellectuel est devenu l’anticommunisme. Lui qui était dans les années 1930 à l’aile gauche du Guomintang a laissé son regard critique sur l’action politique de Jiang Jieshi (Tchang Kaï-chek) lorsqu’il est venu s’installer définitivement à Taiwan. Toutefois, dans son projet politique de renaissance de la nation chinoise,  dans les années trente Ding Zuoshao avait été séduit par certaines parties du discours d’Hitler. Il voyait dans l’action de ce dernier un pouvoir autoritaire s’appuyant sur les masses populaires pour moderniser son pays et faire que des progrès sociaux puissent se réaliser.  

Un autre intérêt de l’ouvrage est de rappeler, qu’après l’effondrement des armées nationalistes en Mandchourie, la conquête de Pékin, des provinces centrales et méridionales fut presque un fleuve tranquille car nombre d’anciens seigneurs de la guerre, qui tenaient leur province au nom du gouvernement nationaliste, se rallièrent et ne combattirent pas les forces de l’Armée de libération.     

Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations

Zaynab

Note globale :

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