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Baron fou, 2

Baron fou, 2
Glénat48 pages
1 critique de lecteur

Avis de Xirong : "Baron fou, baron noir, baron sanglant, cet homme a trois surnoms mais n’a pas de maison contrairement à Cadet Rousselle"

Nikolaï Robert Maximilian von Ungern-Sternberg est issu d’une des très grandes familles aristocrates allemandes installées dans les Pays baltes. Exclu de l’école militaire russe au début du XXe siècle, il s’est engagé comme simple soldat lors de la Guerre russo-japonaise et a assez rapidement rejoint les Cosaques. En 1913 il est en Mongolie pour soutenir le mouvement indépendantiste car la Chine, venant de mettre fin à la dynastie des Mandchous, est en proie à de grands troubles qui font espérer à des notables de certaines provinces périphériques la coupure des liens avec Pékin.

Après la fin des hostilités entre l’Allemagne et la Russie, Ungern-Sternberg, avec l’appui de l’ataman Grigori Semenov, tente de construire un espace sous autorité mongole dont le chef de l’état serait le Khoutouktou, qui est la plus grande autorité religieuse bouddhique pour les Mongols. Ceci se fait sous la protection du Japon. C’est d’ailleurs au Japon que fuit Grigori Semenov et non aux USA comme le laisse croire notre BD Le Baron fou. La tentative d’émigration de ce dernier outre-Pacifique est ultérieure et se solde par un refus de séjour, ultérieurement Grigori Semenov poursuivra son action d’agent japonais en se mettant au service de l’état fantoche du Mandchoukouo, dont le dirigeant est nominalement Puyi, dernier empereur de Chine. L’autre point qui peut porter à discussion est l’image négative donnée du Khoutouktou, présenté comme un très gros obèse  (sic) assez dérangé psychiquement. On a en effet toute une littérature russe soviétique qui le dépeint sous les plus noirs traits (n’hésitant pas à évoquer même une pédophilie) et il est difficile de faire la part entre ce qui relève de la diffamation calculée et ce qui pourrait indiquer de réels aspects fantasques de son caractère.

Le tome deux du Baron fou  marque la fin de ce diptyque. La narratrice devenue grand-mère était alors un médecin anglais résidant en Russie au moment où éclatent successivement les deux révolutions. Elle est entraînée dans le sillage des troupes blanches du point de vue idéologique mais très colorées du point de vue du physique des combattants. Incontestablement cet album permet de mieux comprendre dans quelles conditions se fit l’indépendance de la Mongolie, qui se retrouva avec des frontières qui laissaient nombre de Mongols au-dehors de ce nouveau pays. Sans avoir de côtés didactiques, cette BD a un graphisme en relief bien en phase avec les réalités qu’elle veut évoquer ; elle est riche d’enseignements historiques variés. Vu la dose de violence inhérente aux évènements mis en scène, elle est à ne conseiller qu’à des jeunes ayant atteint le niveau du collège et il est nécessaire d’avoir lu le tome premier pour en saisir tout le sens.           

Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations

Xirong

Note globale :

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