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France-Corée: 130 ans de relations 1886-2016

France-Corée: 130 ans de relations 1886-2016
L’Harmattan340 pages
1 critique de lecteur

Avis de Xirong : "Là où il n’y a pas de tigre, c’est le lapin le professeur (proverbe coréen)"

Un traité d’amitié, de commerce et de navigation fut signé entre la France et la Corée en 1886, mais vingt ans plus tôt, de la mi-octobre à la mi-novembre 1866, le contre-amiral Roze avait en particulier bombardé Séoul après que des missionnaires et fidèles coréens catholiques aient été massacrés.  On sait que la restitution, des manuscrits coréens volés à ce moment de l’Histoire, par François Mitterrand puis Nicolas Sarkozy suscita des controverses venues à l’origine du milieu des conservateurs de la BNF.

Pour les 130 ans de ces relations diplomatiques officielles, s’est tenu un colloque fin mai 2015 dans les salons de l’hôtel Marriott à Paris. L’ouvrage, qui réunit les communications tenues à cette occasion, comporte quatre parties. La première partie est consacrée à l’historique des relations franco-coréennes, ceci est l’occasion d’apprendre que de 1919 à 1932 la concession française de Shanghai abrita le gouvernement provisoire en exil de la Corée. Avec l’attentat de Yun Bong-Hil dans le parc Hongkou à Shanghai fin avril 1932, la tolérance des autorités françaises prend fin et après que onze indépendantistes coréens aient été livrés au Japon par elles, le gouvernement coréen en exil quitte Shanghai. Rappelons que depuis 1910, les Coréens sont sujets japonais.

Peu de précisions sont apportées sur cet évènement, il nous faut donc le contextualiser. Après avoir envahi la Mandchourie, les  soldats japonais débarquent à Shanghai et occupent progressivement la partie chinoise de la ville. Ce n’est que le 5 mai 1932 qu’un cessez-le-feu est signé, celui-ci se traduit par l’interdiction pour le gouvernement chinois d’entretenir une force armée à Shanghai, en contrepartie l’essentiel des soldats japonais se retirent, mais il est permis de maintenir quelques unités nippones dans la cité afin officiellement de protéger les intérêts japonais. Yun Bong-Hil tue, en fait en plaine bataille, le commandant du corps expéditionnaire japonais Yoshiniro Shirakawa et blesse sérieusement deux autres officiers supérieurs ainsi que le consul japonais de la ville ; il utilise pour cela une bombe dissimulée dans une bouteille d’eau.

La deuxième partie de l’ouvrage porte sur les échanges dans les domaines littéraires et éducatifs, entre la Corée et en France. Un article porte sur la réception de la littérature française en Corée et relève à quel point la position de soutien à la Corée du nord que prit Sartre, au moment du conflit entre les deux Corées, porta tort globalement à l’image des lettres françaises en Corée du sud. Heureusement que Camus à la même époque vint partiellement réparer les dégâts.

Mémorial du bataillon français de l’ONU en Corée, situé à côté du métro Pont-Marie à Paris (cette photo n'est pas dans l'ouvrage)

La troisième partie traite de tous les divers échanges qui n’ont pas leur place dans les seconde et quatrième partie. C’est l’occasion de rappeler évidemment l’influence de l’un sur l’autre dans la période du tout début des années 1950 des conflits en Indochine et en Corée, ceci dans l’ombre d’une Chine devenue communiste. On termine par les échanges culturels et artistiques en évoquant en particulier la diffusion du cinéma français en Corée, l’adoption par la Corée d’une politique en matière de patrimoine qui se calque largement sur l’exemple français et la diffusion de la langue coréenne en Europe occidentale. Très intéressant dans le fond, largement vulgarisateur dans la forme le contenu de ce livre apparaîtra dans toute bibliographie d’ouvrage en français évoquant le présent ou le passé de la Corée.

Pour connaisseurs Aucune illustration

Xirong

Note globale :

Par - 598 avis déposés - lecteur régulier

598 critiques
09/01/17
Mi-young Baek est née en 1986 à Busan (Corée du Sud), elle est en résidence en janvier 2017 à la Cité internationale de l'image et de la bande dessinée à Angoulême.
http://www.citebd.org/spip.php?article3193
598 critiques
13/08/23
16 août 1653
Les naufragés du Sperweer, premiers Européens en Corée https://www.herodote.net/16_aout_1653-evenement-16530816.php
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