Avis de Xirong : "Déjà trente ans et le Parti communisme chinois a gardé toutes ses dents"
Une petite dizaine de pages constitue une préface datée de novembre 2018, pour le reste l’ouvrage a été écrit en 1989 ; toutefois de nouvelles notes permettent de bien resituer les personnages évoqués et nuancer certains jugements que l’auteur avait fait comme sur les objectifs et les vrais commanditaires de l’action de trois mille ouvriers des aciéries de Pékin qui tentèrent en vain de disperser le 3 juin les manifestants sur la place Tian Men (pages 249-250).
On suit pas à pas le film des événements raconté par un témoin occidental qui parle chinois et résidait à Pékin depuis près de deux années. Aux pages 192 et 193, on apprend que Deng Xiaoping fit comme de Gaulle en mai 1968 (toute sortie du territoire national exclu), à savoir qu’il disparut de la scène publique. Par ailleurs, on lit que jusqu’au 4 juin, la loi martiale ne se traduit dans les faits par aucune action policière ou militaire ; ceci ne veut pas dire par contre que l’on ne bloque pas l’accès vers la capitale de tout manifestant potentiel.
Le récit commence au 15 avril par ceci :
« Quand la nouvelle tomba, le samedi 15 avril vers 11 heures du matin sur le fil de l’agence Chine nouvelle, que Hu Yaobang, l’ancien Premier secrétaire du Parti communiste chinois, venait de décéder à 7 h 53 des suites d’une attaque cardiaque, je crus, comme beaucoup d’autres correspondants étrangers à Pékin, que l’affaire se limiterait – dans la presse chinoise comme dans la nôtre – à la publication d’une solide nécrologie, après quoi maître Hu rejoindrait la cohorte brumeuse des héros sacrifiés de ce régime. Non que nous sous-estimions Hu, une des figures les plus originales du monde politique chinois contemporain et peut-être l’homme ayant le plus infléchi les destinées de son milliard cent millions de concitoyens ».
Le sujet est tellement tabou que sur internet, en Chine, les chiffres six et quatre (renvoyant au 4 juin, jour où l'armée chinoise intervient avec des chars et des armes lourdes à Tian An Men) ne peuvent se suivre lorsqu’ils sont écrits avec des idéogrammes ; nous rappelons qu’en chinois pour écrire 64 avec des caractères il faut trois signes, ceux du six, dix et quatre, ce qui donne 六十四.
Pour tous publics Aucune illustration
https://www.epochtimes.fr/survivant-de-lattaque-char-dassaut-revele-secrets-etroitement-gardes-massacre-de-place-tiananmen-524839.html
https://www.francetvinfo.fr/monde/chine/le-parti-communiste-chinois-a-lance-la-guerre-contre-la-memoire-30-ans-apres-le-massacre-de-tiananmen-les-victimes-en-quete-de-verite_3471575.html
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2019/07/23/mort-de-l-ancien-premier-chinois-li-peng-le-boucher-de-tiananmen_5492561_3382.html