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L’écologie en Arménie

L’écologie en Arménie
L’Harmattan255 pages
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Avis de Patricia : "Ce lac est un morceau de ciel qui serait tombé sur terre parmi les montagnes (Maxime Gorki)"

L’ouvrage est sous-titré Le lac Sevan et l’émergence du mouvement écologiste. Comme la mer d’Aral (qui a presque été réduite à néant), le lac Sevan en Arménie a vu sa superficie se réduire. Toutefois ce fut dans des proportions importantes mais moindres (plus de 12%)  et dans le cas d’Aral on est face à de l’eau salée alors que le principal lac arménien est d’eau douce ; de plus la première est à 43 m  d’altitude alors que le second est à près de 1900 m. Il couvre, presque au centre du pays, deux fois et demi la surface du lac Léman (ou deux fois l’espace du Territoire de Belfort) soit environ 1 300 km2. Si vingt-huit cours d’eau y affluent, seule la rivière Hrazdan (affluent de l’Araks qui se jette lui-même dans la Koura alimentant la mer Caspienne).   

Dès son entrée en fonction en 2018, Nikol Pashinyan avait déclaré : « Il est nécessaire d’étudier la situation et trouver des solutions au problème sans rejet d’eau du lac Sevan. La tâche devrait être résolu de manière aussi efficace et efficiente que possible ».  Sous la période soviétique, une irrigation intensive fut la cause d’une baisse drastique du niveau, toutefois dès les années 1930 des Arméniens et des scientifiques russes alertèrent sur ce problème, ce qui valut en particulier en 1932 un rapport de Mikhaïl Mostkov. « Il proposa une solution originale allant à l’encontre de la ligne directrice : augmenter les entrées d’eaux dans le Sevan sur le compte de la collecte des eaux des montagnes environnantes (environ deux milliards de m3)   avec leur acheminement ultérieur vers le lac. Pour cela, il convenait notamment de construire des canneaux – de Zangezur, de Vorotan, du Sud et d’autres- pour augmenter le niveau du Sevan. Ces eaux auraient ensuite pu être utilisées pour la production de l’énergie et pour l’irrigation. Ce fut justement cette idée qui vint au secours du Sevan trois décennies plus tard » (page 53).

Un tunnel qui devait amener l’eau au lac a été terminé en 1981 mais cet ouvrage Arpa-Sevan a souffert  un an après d’un tremblement de terre. Le tunnel Vorotan-Arpa, commencé en 1981, a été achevé en 2004 sans jamais être devenu opérationnel.

Une deuxième partie de ce livre, réduite à seulement à une soixantaine de pages propose une histoire du mouvement écologique en Arménie ; ce dernier voit ses prémisses durant la perestroïka. Ses trois objectifs principaux sont « la protection du lac Sevan, le fonctionnement de la centrale nucléaire de Metzanov et la lutte contre la pollution de l’air » (page 180). Notons que les conséquences de la déforestation et des industries polluantes préoccupent également les écologistes arméniens. Toutefois le conflit avec l’Azerbaïdjan est devenu le principal problème pour l’ensemble de la population arménienne et les leaders de ce mouvement ont suivi des chemins différents ; l’une d’entre eux Karine Danielyan en devenant ministre de l’environnement et de la nature, au début des années 1990,  a affadi largement ses propos (ajoutons personnellement qu'elle est née en 1947). L’écrivain Karen Simonyan a émigré en France en 1992, Khachik Stamboltsyan s’est tourné vers des actions  de propagande religieuse, d’autres sont entrés en conflit avec Hakov Sanasaryan et ont rompu de ce fait  avec l’Union des Verts d’Arménie.

L’auteur cite Natalia Manuchcharova qui rappelait que ce sont les problèmes économiques qui préoccupent les Arméniens et que les soucis écologistes sont des questions apparaissant avec acuité dans des pays ayant un bon niveau de développement économique.   On apprécie la présence de nombreuses photos, même si on regrette leur petitesse ; outre des vues du lac Sevan, on a des personnages tel Khrouchtchev en visite sur un bateau  en 1961 (page 82).

Pour tous publics Quelques illustrations

Patricia

Note globale :

Par - 165 avis déposés - lectrice régulière

734 critiques
08/02/21

« L’Eau vive » d’Alain Bujak et Damien Roudeau, Prix Tournesol 2021; Créé en 1997 à l’initiative d’Yves Frémion, le « Tournesol de la BD » est un prix « Off » du Festival qui se destine à populariser une ou plusieurs des valeurs de l’écologie

https://www.actuabd.com/L-Eau-vive-d-Alain-Bujak-et-Damien-Roudeau-Prix-Tournesol-202
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