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Femmes dans l’histoire: Champagne Ardennes

Femmes dans l’histoire: Champagne Ardennes
Sutton158 pages
1 critique de lecteur

Avis de Zaynab : "Pas trop d’Ardennaises dans le lot"

Si vous ne savez pas où sot les communes par exemple de Maizières-en-Brienne (page 50), Haybes (page 76), Mesnil-Saint-Père (page 90), Thilay (page 94), Montier-en-Der (page 106), ne comptez pas sur ce livre pour en avoir une idée. En fait Maizières-en-Brienne est dans l’Aube, Haybes se trouve dans les Ardennes, Mesnil-Saint-Père appartient à l’Aube, Thilay est au nord de Charleville-Maizières, Montier-en-Der est située dans le département de la Haute-Marne. Ce sont toutes des communes de naissance d’une personnalité évoquée ici ; on a en général sur deux pages le portrait de chacune et on approche le nombre de 100. Autre exemple où on a du mal à saisir le lieu en rapport avec un personnage est celui d'Héloïse ; nous parler de l’abbaye du Paraclet à Quincey ne sera guère évocateur pour un grand nombre de lecteurs.

 

Parmi les heureuses surprises, il y a d’abord le fait de commencer par Mélusine la fée serpente que l’on appelle en Champagne Merluisaine. Diverses familles revendiquent de descendre d’elle : les Lusignan en Poitou, les La Rochefoucauld de l’Angoumois (avant d’être, comme on nous le dit ici, de Vendeuvre dans l’actuelle Aube) et les Luxembourg. En fait la légende a été complètement réécrite dans cette partie de l’est de la France pour s’appuyer sur Émeline (ou Emmeline) de Broyes, son second mari Hérard II (ou Érard II) et leur château de Chacenay près de Troyes (voir https://www.geocaching.com/geocache/GC54QE0_10-chemin-des-legendes-melusine?guid=2a033199-5f80-4de1-8d36-5d162a49820d).

 

Si cette légende de fée serpente se fixe aux temps médiévaux, elle existe déjà dans la mythologie gauloise, c’est pourquoi l’auteur a débuté ainsi, nous faisant d’ailleurs découvrir une Mélusine peinte en 1844 par Julius Hübner un artiste née dans une Silésie alors prussienne. Le second personnage n’est pas une martyre chrétienne, comme un malheureux qualificatif le laisse à penser en titre de ce récit. Notre  femme répond au nom d’Éponine et elle cache pendant neuf ans son amant Julius Sabinus prétendant malheureux au titre d’empereur romain ; découverts ils sont suppliciés en juin 78.

 

Le lien entre Clotilde (épouse de Clovis) et la Champagne nous semble bien ténu et l’illustration nous présente une statue de celle-ci présente dans les jardins du Luxembourg. La première vraie Champenoise, fer de lance de la chrétienté, est en fait Berthe d’Avenay, fondatrice en 660 de l’abbaye éponyme située près de Reims, comme on ne nous dit pas.

 

Deux Champenoises sont allées se frotter aux Amérindiens du Canada au XVIIe siècle, ce sont Jeanne Mance et Marguerite Bourgeois. Les personnages sont classés en fonction de leur date de naissance et sauf erreur de ma part la première Ardennaise de naissance (il n’y aurait pas de femmes du comté de Rethel ou des territoires avoisinant qui servirent à fonder le département dont Charleville-Mézières est la préfecture) rencontrée est Apollinie Sabatier qui voit le jour à Mézières en 1822 et tiendrait selon nous de la demi-mondaine  rehaussée par sa fréquentation charnelle ou pas de nombreux écrivains et artistes des règnes de Louis-Philippe et Napoléon III. Sa représentation dans l’art se traduisit par deux scandales.

 

La seule Sézannaise est Léonie Aviat, en religion Mère Françoise de Sales, le texte qui la concerne est illustré par une photo de sa maison natale à Sézanne dans le sud-ouest marnais. Aurélie Picard, épouse Tidjani, fait partie de ces Européennes  converties à l’islam au cours du XIXe siècle. En sautant une fois de plus quelques biographies, on arrive à une autre Ardennaise, à savoir Isabelle la sœur de Rimbaud qui chercha avec son mari à nous faire passer la vessie de son frère pour une lanterne éclairant le chemin vers Dieu, voulant gommer dans la biographie d'Arthur toutes les allusions à ce qui pourrait être sulfureux (donc y compris son homosexualité). Il est regrettable que ne soit pas mentionné qu’elle raconta, dans un livre, son exode en septembre 1914 depuis son village vers la capitale en faisant pas mal de zigzags dans la Marne (un article à paraître de la revue Terres ardennaises devrait permettre d’en savoir plus sur elle et sur son périple).         

 

L’Ardennaise la plus connue est sûrement la féministe Jeanne Mélin née à Carignan en 1877. Le portrait fait d’Yvonne Martinot est très touchant, elle se retrouve sans jambe à quatre ans et on peut regretter que ne soit pas mentionner qu’elle fut secrétaire du Syndicat des Instituteurs de l'Aube dans les années 1950, à côté de tout ce qui est dit sur elle de très intéressant. Jeanne Mélin se voit disputer la médaille d’or de la notoriété ardennaise avec Andrée Viénot qui fut sur le Massilia avec son mari député SFIO (décédé en juillet 1944) et qui eut les responsabilités de maire SFIO puis PSU de Rocroi entre 1953 et 1976.

 

Parmi celles qui ont fait dans l’écriture, on a Danièle Bour créatrice du personnage Petit Ours brun pour la revue Pomme d’Api et aujourd’hui pour des albums édités par Bayard. Une autre écrivaine est Gisèle Brienne qui ne voulait pas que l’on donne son année de naissance (c’est 1946) et de qualificatif la concernant (c’est la plume de Marie-salope). On termine avec des femmes nées dans les années 1970, 1980 et 1990 , un certain nombre d’entre elles sont des sportives.   

Pour tous publics Beaucoup d'illustrations

Zaynab

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