Questions de maçons sur les frontières

Trois groupes de francs-maçons, basés à Namur, Étampes et Vannes, ont mené des réflexions parallèles autour de l’idée de "frontières et identités" en 2016-2017. La même démarche, de travailler chacun de son côté, sur un sujet et de découvrir le final des autres lorsqu’on avait terminé, avait été menée par le Musée dauphinois de Grenoble, le Musée ethnographique de Neuchâtel en Suisse et le Musée de la Civilisation à Québec au milieu des années 1990. Le choix s’était fait alors sur l’idée de la différence.

L’atelier de La Pierre blanche à Namur a vu sa réflexion s’orienter sur le populisme et ses conséquences sur le résultat des élections au Royaume-Uni, en France, en Europe de l’est et aux USA. Ponctuellement la situation actuelle présente certaines similitudes avec celle des années trente qui avaient vu monter les régimes totalitaires tant en Italie qu’en Allemagne et dans nombre de nouveaux états de l’Europe de l’est. Cela amène à s'interroger sur l'influence des valeurs maçonniques dans les sociétés du XXIe siècle.

Le groupe Conscience de l’Armor à Vannes s’est penché sur les frontières maçonniques et en fait  a revisité l’histoire de la franc-maçonnerie :

« Quel changement s’opère en nous et autour de nous quand nous franchissons la Porte du Temple ? »

« de Frontières qui divisent et qui éloignent, nous faisons des Frontières qui paradoxalement nous rapprochent, nous renforcent et nous rassurent ».               

La loge L’Atelier écossais d’Étampes a planché autour de frontières et nature, frontières et culture, frontières et franc-maçonnerie. Elle constate que la relativité a gagné en importance en matière de frontière biologique, que le processus de mondialisation tend « à évacuer les frontières symboliques de l’altérité, et provoque en même temps la radicalisation des cultures sous forme de repli identitaire », qu’internet abolit les frontières avec la réalité et que rites, obédiences et problème de la mixité ont créé des frontières entre francs-maçons.