Avis de Alexandre : "Sologne nid d’espions"
Cet ouvrage est paru en 2020 dans la langue anglaise sous le titre War in the shadow : Resistance, deception and Betrayal in Occupied France. Il s’agit là de conter l’histoire du réseau Prosper actif notamment en Sologne, il appartenait à la section F du Special Operations Executive (SOE).
Le récit est centré sur Nesta Cox, une Anglaise née dans le Suffolk en 1899. En 1925, Miss Cox était employée par une famille anglo-française (le couple William et Anne-Marie Gardnor-Beard) qui vivait dans le château de Nanteuil située dans le cours moyen de la Loire. Dans cette demeure étaient accueillis des étudiants anglais de très bonne famille en pension à qui on enseignait le français. On relève également là la présence de quelques Allemands dont Dick Seaman, plus tard le pilote automobile préféré d'Hitler.
Peu de temps avant le déclenchement de la Seconde guerre mondiale William décède et Anne-Marie se remarie avec un voisin, le comte Pierre de Bernard. Nesta Cox s’occupe alors des deux adolescents que sont devenus les enfants du couple Gardnor-Beard. L'un des anciens étudiants du lieu, Bill Bradford, officier subalterne du Black Watch, s'est échappé d'une colonne de prisonniers de guerre faite par les Allemands après Dunkerque et a traversé la France jusqu'au château de Nanteuil. Retourné en Angleterre, il va donner l’idée au SOE d’utiliser les résidents de ce lieu comme opérateurs radio.
La comtesse et son mari seront finalement arrêtés contrairement à Nesta Cox. Dans l'histoire officielle du SOE, par MRD Foot, la chute du réseau était attribuée à des erreurs commises par les officiers britanniques pilotant "Prosper". Toutefois pour nombre de résistants français de ce réseau, il y avait le soupçon d’avoir été trahis par un agent double du SOE-Gestapo. Le but aurait été de tromper le haut commandement allemand sur la date du jour du Débarquement.
L’auteur, venu lui-même dans ces lieux entant qu’étudiant durant les Trente Glorieuses fera la connaissance de Nesta Cox. Si le lecteur arrive au bout de cet ouvrage, il sera très heureux d’avoir accumulé autant de connaissances ; toutefois je crains que certains lecteurs se perdent dans les digressions et un style qui appartient plus au roman historique qu’au livre d’Histoire. On apprécie les nombreuses photographies proposées dans cet ouvrage. Notre titre est évidemment une allusion à Salonique nid d’espions, un film d'espionnage français réalisé par Georg Wilhelm Pabst, dont la sortie se fit en 1937. Ce dernier film s'inspirait de la vie et des activités d'espionnage, durant la Première Guerre mondiale, d'Elsbeth Schragmüller, dite Fräulein Doktor.
Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations
