Mai 68: la veille du grand soir

On est là face à l’histoire qui fait consensus chez les historiens universitaires et elle est très habilement vulgarisée. Comme il l’écrit dans sa préface, le scénariste a mêlé aux acteurs historiques, comme personnages fictionnels très présents, deux ouvriers de chez Renault à Billancourt, une étudiante de Nanterre et un étudiant de la Sorbonne.

L’action est restreinte à l’univers de la capitale et court du 3 au 30 mai de façon continue avec une dernière page présentant trois vignettes. Ces dernières évoquent l’interdiction des manifestations le 12 juin, l’évacuation de l’Odéon le 14 juin et le deuxième tour des élections législatives du 30 juin 1968.     

Ce qui se passe dans la rue est mis en lien immédiat avec ce qui se dit dans les sphères du pouvoir. Aux grandes figures de la contestation comme Krivine, Weber, Geismar, Sauvageot et Cohn-Bendit se succèdent les ministres tel Fouchet, Joxe et Peyrefitte face à de Gaulle puis Pompidou. Jacques Chirac joue un rôle important dans les négociations avec les syndicats. On a un beau rendu critique de l’attitude de la CGT et des tensions entre de Gaulle et son Premier ministre Pompidou. La mise en page se renouvelle quasi constamment et le choix des couleurs porte un côté nostalgique.