Avis de Adam Craponne : "Une épine dans la patte du dernier Shah"
L’ouvrage est sous-titré Les dessous du coup d’état en Iran (1953). Il apporte des éclaircissements sur un évènement capital dans l’histoire de l’Iran. Mohammad Mosaddegh, né le 16 juin 1882 à Téhéran et mort le 5 mars 1967 à Ahmadabad, était un homme d’état iranien. Il est issu d’une famille de hauts fonctionnaires iraniens. De 1909 à 1911, Mosaddegh poursuit des études à l'étranger en France, à Paris, où il étudie le droit à Sciences politiques. Il continue ensuite ses études en Suisse à Neufchâtel où il obtient son doctorat de droit en 1913.
À l'âge de 24 ans, il a été élu député d’Ispahan (mais n’a pu siéger vu qu’il fallait avoir au minimum trente ans) dans le cadre des premières élections législatives alors que le dernier souverain de la dynastie qajar ne sera déchu que vingt ans plus tard au profit de Reza Chah Pahlavi (avec l’opposition de Mosaddegh), le père du dernier shah d’Iran à savoir Mohammad Reza Chah Pahlavi (renversé par la Révolution islamique).
Mohammad Reza Chah Pahlavi succède à son père en 1941 et dix ans plus tard nomme Mohammad Mosaddegh Premier ministre. Malgré le fait que l'Iran n'ait jamais été une colonie ou un protectorat, il était encore fortement contrôlé par les puissances étrangères, à savoir la Russie puis l’URSS et le Royaume-Uni à quoi s’ajouta dans l’Entre-deux-guerres l’influence américaine.
Mossadegh mène une réforme agraire et une politique d’avantages sociaux en direction des employés et ouvriers. Lorsqu’il nationalise l’industrie pétrolière iranienne aux mains des compagnies pétrolières britanniques et américaines, il va à l’encontre d’intérêts puissants soutenus par leur gouvernement respectif. Il faudra l’achat de députés iraniens et la réalisation de deux coups d’état pour écarter définitivement Mossadegh. L es services de renseignement américains et britanniques sont coopéré pour cela et le shah a été leur complice actif. D’après l’auteur le coup d’état de 1953 a été le premier d’une série d’opérations clandestines où on relève les actions au Guatemala en 1954 et l’Indonésie en 1965.
Mohammad Mosaddegh a été franc-maçon et était porteur d’une voie laïque, sociale et démocratique. Son échec ouvrit un quart de siècle plus tard la voie aux mollahs. Sur l’appui de ces derniers au renversement de Mohammad Mosaddegh, on se reportera aux pages 299-308.
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