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La guerre de 1914 au Togo et ses conséquences

La guerre de 1914 au Togo et ses conséquences
L’Harmattan 221 pages
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Avis de Octave : "La guerre du Togo n’a presque pas eu lieu"

Le Togo est une colonie allemande en 1914, elle est encastrée entre la Côte d’or anglaise (sa frontière est largement marquée par le cours inférieur de la Volta) et le Dahomey français. Sa superficie est de plus de 87 000 km2. Sa partie côtière est restreinte (50 km),  car les dernières dizaines de kilomètres de la Volta ne servent plus de limites ; si bien que sa capitale Lomé est quasi frontalière de la colonie anglaise. Un des objectifs de guerre était donc pour l’Allemagne d’élargir la façade maritime d’une colonie qui atteignait environ 150 km de large au centre.

La réputation du Togo en tant que "colonie modèle" (par la propagande coloniale) reposait sur le fait d’abord que c’était la seule colonie allemande, dont la situation financière était presque équilibrée à partir de 1900, que le réseau ferré était bien dense (près de 325 km) et qu’ensuite des efforts modestes mais réels avaient été faits en matière de santé et de scolarisation.

À la veille du conflit, son gouverneur est Adolf Friedrich duc de Mecklembourg qui est fortement apparenté aux familles régnantes du Danemark et des Pays-Bas. Au début du mois de mai 1914, il quitta la colonie togolaise pour pouvoir passer de longues vacances chez lui ; il est donc absent lors du déclenchement du conflit. C’est von Doering qui est gouverneur par intérim.

Le 27 août 1914, le Togo est entièrement occupé pour un tiers par les Britanniques et pour le reste par les Français. Toutefois le Traité de Versailles fixe des limites entre le protectorat britannique et le protectorat français assez différentes (tout en gardant la même répartition en surface globale), ce qui permet aux Français qu’acquérir Lomé au grand dam de sa bourgeoisie autochtone. Durant ce mois de guerre, les Anglais (sous la direction de Frederik Bryant) ont joué une partie de poker gagnante et les Français (avec pour chef Jean Maroix) ont également avancé en secteur côtier. Les opérations militaires importantes ont lieu à environ 150 km et 400 km de la côte. Des deux côtés, les soldats indigènes composent la troupe et sont même majoritaires chez les caporaux et sergents ; le nombre des combattants reste limité, pour l’ensemble des belligérants, on est autour du nombre de 1 000 dans chaque camp.

La combativité des troupes allemandes a été réduite, nombre d’indigènes ont déserté. Pas très fiers de leur guerre, les prisonniers européens (civils ou militaires) ont laissé des témoignages accablant sur leurs conditions d’emprisonnement par les Français. Il est vrai qu’ils eurent du mal à admettre que ces derniers ne les libèrent qu’en octobre 1919 (page 141). Toutefois des échanges de prisonniers permirent des libérations anticipées.       

Ce succès militaire des troupes françaises et anglaises fut largement médiatisé car il était le premier du conflit et se déroulait à un moment où on craignait même la prise de Paris par les troupes germaniques. La partie anglaise de Togo a rejoint la Côte-d'Or peu avant l'indépendance du Togo. On a une note très intéressante à la page 152, sur le siège de Qingdao (Tsing Tao) par les Japonais, cette concession allemande en Chine est prise le 7 novembre 1914.  

Octave

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