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L’élite sous la mitraille

L’élite sous la mitraille
Éditions rue d’Ulm360 pages
1 critique de lecteur

Avis de Octave : "Les mathématiciens normaliens décimés, oui en sorte, mais à un sur combien?"

L’ouvrage est sous-titré Les normaliens, les mathématiques et la Grande Guerre 1900-1925. Ce sont  vingt-deux normaliens agrégés de mathématiques qui sont morts pour la France durant la Première Guerre mondiale ; leur nom est donné avec le nom de leur unité, leur date de naissance et leur date de décès, mais pas leur lieu de naissance ni le poste qu’ils occupaient avant d’être mobilisés.

Les trois premiers morts ont la particularité d’être tous nés en 1876, ce sont Jean Clairin, Jean Merlin et Théophile Rousseau ; le dernier mort a un décès un peu après l’Armistice du fait de ses blessures, il s’agit de Roger Vidil. Jean Merlin, né à Rennes, était astronome à l’Observatoire de Lyon.  Si les pertes de l’ensemble des enseignants sont bien plus élevées que celles de l’ensemble des mobilisés, c’est que la plupart d'entre eux  était des gradés et en particulier des officiers pour les anciens élèves de l’ENS ; or c’est au sein des lieutenants, capitaines et commandants que l’on compte le plus de décès.

Par ailleurs, un certain nombre sont blessés physiquement et d’autres ont vécu des périodes de captivité, sans compter les chocs psychologiques pour tous. Georges Barbier finira sa vie en hôpital psychiatrique et le suicide de Jean Amsler, professeur à Henri IV, a lieu en 1928 à la gare de Nogent-Vincennes où il se jette entre les rails. Il est difficile d’évaluer les conséquences de cette guerre sur la recherche française en matière de mathématiques mais il est certain qu’elle est une cause de son appauvrissement dans l’Entre-deux-guerres. Le groupe Bourbaki, formé en 1935 en Auvergne, sous l’impulsion d’André Weil (né à Paris en 1906 dans une famille de juifs alsaciens ayant opté pour la France en 1871) est constitué essentiellement de mathématiciens qui n’ont pas été mobilisés. Le fait de manquer d’aînés immédiats pousse des gens comme Weil à considérer que la recherche mathématique des années 1920 a été menée par de vieilles barbes.          

Pour connaisseurs Peu d'illustrations

Octave

Note globale :

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