Avis de Patricia : "Quelles valeurs percent (sic) derrière les réalités d’Iraniens en exil ?"
Il s’agit ici de rapporter le vécu de l’immigration iranienne récente (exil postérieur à 2013), non seulement en France, mais aussi au Canada, aux USA, en Norvège, en Suède, aux Pays-Bas, en Turquie, au Royaume-Uni, en Hongrie, en Allemagne et en Autriche. On évoque notamment alors les raisons pour lesquelles le panel des soixante personnes (36 hommes et 34 femmes, au profil social relativement varié) ayant participé à l’enquête a quitté son pays, et les conditions d’adaptation dans le pays d’accueil.
Depuis l’instauration de la République islamiste à la date de fin 2002, ce sont près de 1 100 000 qui avaient rédigé une demande d’asile dans un ensemble de pays. Sous le Shah, il y avait déjà des exilés venus d’Iran mais leur nombre était limité et ils appartenaient généralement à des classes moyennes aisées.
Durant cette enquête, l’auteur relève que l’âge moyen de ces personnes est de 33 ans et que les deux-tiers sont célibataires, au moment du départ de leur pays. Plus d’un tiers disent être venus pour poursuivre des études et près de la moitié pour fuir les conditions socio-économico-politiques du régime.
Du point de vue théorique, il expose le concept de transculturation, afin de mieux faire ressortir pour chaque cas individuel comment il s’illustre. Fernando Ortiz, né le 16 juillet 1881 et mort le 10 avril 1969 à La Havane, est à l’origine de ce terme et de son contenu. En 1940 dans Contrapunteo cubano del tabaco y el azúcar, il écrit : « Nous entendons que le vocable "transculturation" exprime mieux les différents phases du processus de transition d(une culture à l’autre […]. La transculturation décrit ainsi le processus où un individu non seulement acquiert une nouvelle culture (acculturation), mais perd ou garde des éléments de la première culture (déculturation). La transculturation se définit par le choc, et possède bien la qualité de processus permanent et irréversible par des transmutations constantes. Le choc de la transculturation n’est pas à sens unique, il se fait par les influences réciproques des deux cultures en contact. Les deux partie se trouvent alors modifiées. Au final, la culture de l’individu est le produit d’une synthèse entre son ancienne et sa nouvlee culture (néoculturation). La réalité qui en émerge n’est pas une "mosaïque de caractères" mais un phénomène nouveau, original et indépendant" » (page 26).
Nader Vahabi pose, à chacune des personnes interrogées, les questions suivantes (avec des formulations parfois un peu nuancées et des impasses ou des précisions supplémentaires, selon à qui il s’adresse) : Votre identité en Iran, Comment avez-vous émigré, Pourquoi avez-vous quitté l’Iran, Quels problèmes avez-vous rencontré au moment de l’arrivée, Comment avez-vous trouvé un travail, L’Iran vous manque-t-il, Comment définissez-vous votre identité, Si vous avez des enfants aimeriez-vous transmettre les valeurs de votre pays d’accueil.
Pour tous publics Peu d'illustrations