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La fabrique des mauvaises filles

La fabrique des mauvaises filles
L’Harmattan177 pages
1 critique de lecteur

Avis de Adam Craponne : "Tout le monde en a après leur corps"

Calvin Thomas Djombe connaît bien les quartiers défavorisés de la banlieue parisienne, il s’attache à montrer le contrôle social et en particulier familial exercé sur les jeunes filles des cités. Le grand frère et le père de celles-ci imposant, pour l’honneur familial à celles-ci une vie très casanière. L’auteur note que certains se retrouvent pères autour de soixante-dix ans (page 47), d’où la délégation à un fils de la défense de l’honneur du groupe.              

Cet enfermement est source de nombreuses frustrations. Refuser cette réclusion c’est se faire traiter de "mauvaise fille" et risquer un rejet de la part de sa famille. Se retrouver couper de son milieu peut conduire à intégrer une bande de jeunes filles délinquantes, le cas de ces bandes n’est qu’évoqué et pas développé.  

On retiendra en particulier les paroles d’une éducatrice AEMO qui explique bien comment toute affirmation individuelle des filles se trouve bloquée dans certains milieux issus de l’émigration (page 27). À la fin de l’ouvrage, Calvin Thomas Djombe rapporte des propos, venus du milieu éducatif, qui pointent l’absence d’autonomie chez nombre de celles qui ont pris l’initiative de fuir.

L’auteur écrit par ailleurs ceci :

« La famille est ainsi divisée en sous-groupes, l’un fait essentiellement des hommes (adultes et adolescents) et impliquant un certain nombre de privilèges, et l’autre, exclusivement des femmes qui sont supposées reconnaître le pouvoir social ou familial des hommes » (page 49).

« dès qu’elles y goûtent, cette liberté de mouvement leur devient indispensable. Elles sont prêtes à la défendre par tous les moyens ; d’où les fugues et autres disparitions momentanées, le choix d’un espace de vie permanent autre que le domicile familial » (page 51).

« elles se rendant compte que tout le monde en a après leur corps : les jeunes hommes pour le posséder sexuellement, les adultes pour le contrôler, la société et la religion pour lui indiquer des postures considérées comme morales ou légales «  (page 79)  

Pour connaisseurs Aucune illustration

Adam Craponne

Note globale :

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