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Comment l’islamisme a perverti l’Olympisme

Comment l’islamisme a perverti l’Olympisme
Chryséis186 pages
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Avis de Benjamin : "Contraintes islamistes pour les sportives musulmanes"

L’ingénieuse-chimiste Annie Sugier et l’avocate Linda Weil-Curiel sont membres de la Ligue du Droit International des Femmes alors que Gérard Biard semble toujours rédacteur en chef de Charlie Hebdo.

Il est fait là le choix d’une présentation sous forme de questions/réponses. Il s’agit là d’une enquête qui s’étend sur un quart de siècle, des JO de Barcelone de 1992 à ceux de Rio de Janeiro en 2016. Paris organise des Jeux olympiques en 2024 et nul doute que la tenue de certaines athlètes de pays, où la charia inspire fortement la législation, vont présenter certaines particularités. Du moment que la fédération internationale du sport précis autorise le voile, rien ne pourra empêcher des sportives de le porter.

Rappelons qu’en France en 2023 des joueuses de football réclamaient de venir sur le stade avec le voile. Dans sa décision rendue le 29 juin 2023, le Conseil d'État estime que les joueuses sont des usagères d'un service public et ne sont donc pas soumises au devoir de neutralité, mais que la FFF peut cependant édicter les règles qu'elle estime nécessaires au bon déroulement des compétitions et que l'interdiction du voile qu'elle a édictée est donc « adaptée et proportionnée », et que l'interdiction « limitée aux temps et lieux des matchs de football, apparaît nécessaire pour assurer leur bon déroulement en prévenant notamment tout affrontement ou confrontation sans lien avec le sport ». La Ligue du Droit International des Femmes s’était exprimé sur ce sujet, voir https://www.youtube.com/watch?v=3Vi-dvKMugI

Certaines fédérations sportives françaises tolèrent le voile en compétition (https://www.leparisien.fr/sports/football/port-du-hijab-dans-le-football-5-minutes-pour-comprendre-la-polemique-sur-le-voile-en-competition-27-06-2023-RMWYGWFJJNFJPIYBJZI7I7T26U.php). La FIFA autorise le port du hijab, comme la fédération internationale de basket le fait elle depuis 2017.

Il est rappelé qu’en 1992 aux Jeux olympiques de Barcelone, trente-cinq délégations ne comportaient que des hommes. Vingt ans plus tard tous les pays (et notamment l’Arabie Saoudite) avaient envoyées des femmes. Les actions de la Ligue du Droit International des Femmes avaient été pour beaucoup dans ce nouvel état des faits. Les femmes représentaient alors 44% des sportifs, un taux record.  

Cependant à Londres en 2012, certaines athlètes portaient un voile. On vit ainsi, pour le judo, une Saoudienne domiciliée à l’étranger (à Ryad pas question pour une femme de trouver un club de judo l’acceptant) très préoccupée parait-il de ne pas perdre son bonnet dans l’action d’un sport où se présenter tête nue est normalement exigé.

La Ligue du Droit International des Femmes demande l’interdiction du voile auprès du CIO, citant à ce dernier que sa propre règle 50-2 stipule qu’ : « aucune sorte de démonstration ou de propagande politique ou religieuse ou raciale, n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique » (page 46)

Il est mentionné que les premières médaillées d’or appartenant à la confession musulmane couraient jambes, bras et tête nus comme la Marocaine Nawal el Moutawakel. En 1984 elle avait été félicitée par Hassan II roi du Maroc et Commandeur des croyants.         

La première conférence mondiale Femmes et sport à Brighton en 1994 propose un atelier Femmes, sport et islam qui se trouve noyauté par des Iraniennes. La recommandation suivante arrive par cet atelier : « faire pression sur les instances sportives internationales pour modifier les règlements afin qu’ils soient inclusifs et non exclusifs. Ceci se rapporte au costume lorsque le respect des règlements pourrait conduire à l’exclusion des musulmanes » (page 62).

Nawal el Moutawakel est la seule, dans ce groupe, à s »opposer à cette déclaration, elle alerte les organisateurs de l’ensemble de la manifestation mais ceux-ci ne réagissent pas. Quelques années après, en 2012 la Tunisienne Habiba Ghribi a reçu des  menaces de mort et des  demandes de retrait de sa nationalité tunisienne de la part d’islamistes pour avoir couru en short.

La seconde moitié de cet ouvrage montre les multiples conséquences en cascade de ce premier acte. On relève là notamment le rôle du prince Ali Bin Al Hussein, demi-frère du roi de Jordanie qui fait passer à partir de 2011, auprès de la FIFA, le hijab pour un signe culturel et non religieux ; Il s’en suit un circulaire de la FIFA d’octobre 2012 qui autorise le foulard uniquement aux femmes (sic) et avec les réserves d’être de la couleur du maillot et de ne pas risquer de blesser, par son système de fermeture. Par ailleurs il est évoqué le fait que ni en Iran ni en Arabie Saoudite, l’entrée des femmes dans un stade est autorisée.

 

Pour tous publics Aucune illustration

Benjamin

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