Avis de Benjamin : "Un homme sans passé est un homme sans avenir (Primo Levi)"
Annette Wieviorka, a été invitée par le Conseil départemental de la Haute-Garonne dans le cadre des Rencontres autour de la laïcité pour le 9 décembre 2022. Ces Rencontres de la laïcité ont démarré en 2015, à l’occasion de la célébration du 110e anniversaire de la Séparation de l’Église et de l’État et se poursuivent toujours à ce jour.
Elle explique les raisons essentielles de la migration de sa famille : « Il est vrai que la Pologne était, dans ces années-là, assez antisémite, mais l’objectif du mouvement de migration était, comme tous les grands mouvements migratoires de masse, de trouver un endroit pour mieux vivre. Ce sont donc des immigrations économiques » (pages 28-29). Elle relève que la ville d’origine de sa famille, à savoir Żyrardów porte, transposé en polonais, le nom de famille de Philippe de Girard l’inventeur français de la machine à filer le lin.
Au passage, on apprend que l’auteure a fait sa scolarité primaire à l’école du centre à Vanves. Elle rend hommage à l’école républicaine laïque qui a permis à elle et à ses frères et sœurs de faire des études supérieures. Elle raconte les différents parcours d’immigrés de personnes de sa famille, soulignant que c’est la seconde génération qui s’intégrait pleinement à la culture française. Annette Wieviorka donne plusieurs exemples de constructions biaisées d’identité dans sa famille, passer par Berlin et déclarer être natif d’une ville russe où l’état-civil avait été détruit du fait de la guerre civile était une piste qui fut largement exploitée. On pouvait ainsi se faire qualifier de réfugié russe, ce qui ouvrait un certain nombre d'avantages.
Aujourd’hui les conditions de vie ont bien changé : « Mais les générations d’aujourd’hui ne vivent pas dans le même contexte que les nôtres. Elles ont connu le chômage, une modification de la ville, des transformations qui ont rendu les choses plus difficiles. Ce n’est pas la même chose d’avoir un père qui travaille très dur à la machine à coudre et un père qui est chômeur, surtout quand le chômage subsiste sur deux générations » (page 61).
Pour tous publics Aucune illustration
