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Athos, la Sainte Montagne

Athos, la Sainte Montagne
Desclée de Brouwer 161 pages
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Avis de Benjamin : "1913 les Russes forcent la porte du territoire du Mont Athos, 1914 les Russes mobilisent sous la protection de Saint Nicolas qui a les clés de l’enfer"

En 2007 Ferrante Ferranti avait donné un ouvrage très illustré "Mont Athos : Sur les chemins de l'Infini", un titre paru chez Philippe Rey. Ici, avec "Athos, la Sainte Montagne",  on est dans le récit tant de l’univers géographique que religieux de cet espace particulier. Toutefois l’auteur parle beaucoup des rencontres qu’il a faites là. Ce livre fait partie de la nouvelle collection des éditions Desclée de Brouwer nommée Arpenter le sacré.

Le mont Athos se trouve dans le Nord de la Grèce à l'extrémité sud-est de la péninsule de la Chalcidique, on est là dan une région qui reste turque jusqu’en 1913. L’espace qui est décrit est celui d’une république autonome composée de 20 monastères, dont 17 sont grecs, 1 est bulgare, 1 est serbe et 1 est le russe. Deux de ces monastères ont des liens particuliers avec la Roumanie car un prince de Valachie et un de Transylvanie ont dans le passé aidé à leur reconstruction.  

Les documents historiques sur l'histoire ancienne Mont Athos sont très rares. Il est certain que les moines ont été là depuis le quatrième siècle, et peut-être depuis le troisième. Sous l’empereur Basile Ier (qui fit beaucoup pour ramener les Bulgares dans l’orthodoxie), en 885 le Mont Athos est proclamé comme lieu réservé aux moines, et aucun laïc n’est autorisé à y résider. En 943, les frontières de l'état monastique ont été précisément cartographiées. Dès 1430 les Ottomans ont conquis cette région, les moines ont immédiatement fait allégeance à lui. En retour, le sultan Murad a reconnu les propriétés des monastères. Toutefois au XVIIe siècle les monastères ont été lourdement taxé si bien que le cénobitisme a été remplacé par des formes d’érémitisme. Le 31 Juillet 1913, des troupes russes ont pris d'assaut un des monastères pour d’emparer de moines jugés schismatiques aux yeux du patriarcat de Moscou ; c’est la seule fois que des soldats ont pénétré sur ce territoire. Ne peuvent venir sur cet espace les femmes, il s’agit d’une décision ancienne visant à éviter que les moines ne tombent dans le péché.   

Les pèlerins sont admis à Athos sur une base quotidienne qui est composé de deux contingents: 120 pèlerins orthodoxes et 10 visiteurs non-orthodoxes peuvent entrer Athos chaque jour.

Ferrante Ferranti s’est rendu six fois au Mont Athos, son livre nous permet de connaître tous les monastères qui s’y trouvent. Il nous donne les caractéristiques tant architecturales que religieuses qui les habitent. Ses dialogues avec les moines qu’il rencontre alternent entre une dimension de leur quotidien, une dimension de leurs motivations  et une dimension spirituelle. Son ascension en solitaire du sommet de l'Athos occupe le chapitre 35 d’un ouvrage qui en compte 38.  

Parmi les phrases de cet ouvrage, on retiendra particulièrement:

« Jusqu’aux années 1980, les vingt monastères de l’Athos étaient divisés en deux groupes… La distinction (entre les cénobitiques et les idiorythmiques) n’existe plus, les monastères ayant opté pour une organisation cénobitique, plus stricte que l’idiorythmie. » (page 19)

«  Le renouveau vint, lié à la restauration du cénobitisme mais aussi à la chute du bloc soviétique ». (page 20)

« Grâce à Jacques Delors, du temps où il présidait la Commission européenne, 36 milliards de drachmes de l’époque (près de 5 milliards d’euros) alloués par la Banque européenne d’investissement ont été attribués à la Sainte Épistasie pour restaurer l’ensemble des monastères ».  (page 85)

« L’Athos est la plus grande réserve de manuscrits grecs au monde. Sur les 60 000 volumes recensés, 16 000 se trouvent sur la péninsule ». (page 119)

« N’oublie pas que la spiritualité naît avec le cœur ouvert. Accueille le souffle divin, il est l’inspiration. Les dons sur le chemin de la vie sont les signes de Dieu. Il faut être toujours dans le désir de dialogue avec Lui. C’est Dieu qui parle en nous et non nous qui lui parlons.» (page 156)

Pour connaisseurs Aucune illustration

Benjamin

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