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Le folklore lorrain

Le folklore lorrain
CPE158 pages
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Avis de Adam Craponne : "Sur le sein gauche une poire d'or et sur le sein droit une grappe de raisin"

Nous n’avons pas d’informations précises sur les auteurs aussi nous allons en donner nous-mêmes, ceci d'autant que quasiment aucun n'apparaît sur wikipédia et que les notices de la BNF les concernant n'apportent quasiment aucune information. Georges Lionnais est instituteur-adjoint à la Belle Époque à Varennes-en-Argonne  dans la Meuse, où on arrêta Louis XVI, et il évoque de ce village « le beffroi qui jadis sonna le glas de la monarchie bourbonnaise » (page 112). Il poursuit sa carrière dans ce même département dans l’Entre-deux-guerres ; on lui doit environ un quart des textes proposés. Il est l’auteur d’ouvrages d’ethnographie comme Fêtes lorraines et de chroniques en patois dans la presse locale. Il est parmi ceux qui ont la direction de la revue Les Primaires qui publie des nouvelles, des extraits de romans ou des présentations d’ouvrages réalisés par des instituteurs ou des professeurs d’École primaire supérieure (niveau du collège).  La revue Les Primaires propose des suppléments régionaux animés par des délégués comme La Voix burgonde, La Charrue (Normandie), Le Genêt (Bretagne), Le Terroir de Gascogne

Henri-Adolphe Labourasse est né une soixantaine d’années plus tôt que Georges Lionnais dans ce même département et fut inspecteur primaire sous le Second Empire. Léopold-François Sauvé fut inspecteur des douanes est né à Saint-Georges-de-Reintembault dans le département d’Ille-et-Vilaine en 1837. Sa carrière l’entraîne dans le Finistère, à Remiremont dans les Vosges, puis à Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais, où il décède le 7 janvier 1892. Émile Badel est né près de Nancy en 1861 ; ce dernier fut professeur de lettres et d’histoire-géographie à l’École primaire supérieure de Nancy qui préparait entre au brevet élémentaire. Charles Sadoul, né dans les Vosges, fut vingt ans le conservateur du musée lorrain. On relève d’autres auteurs comme J. Houot, Frédéric Esmez, E. Auricoste de Lazarque, George Chepper.

Cet ouvrage n’est pas une réédition d’un titre ancien mais a été composé à notre époque à partir d’extraits de diverses publications. Il est divisé en huit chapitres intitulés : Le mariage, La naissance, La mort, Pèlerinages et processions, Les fêtes populaires, Le travail de la terre, Usages, croyances et superstitions, Récits de veillées. La partie nord de la Lorraine étant devenue allemande, ce sont les univers de la Meuse, de la Meurthe-et-Moselle et des Vosges qui sont évoqués.  

On apprend que les charivaris étaient légalement interdits de 1715 à 1789 dans le cuché de Lorraine mais que leur usage perdurait (page 19). De très nombreuses superstitions ont rapport avec l’état de grossesse, les premiers jours de l’enfant et le berceau. Un texte sur la façon de célébrer la Saint Nicolas s’imposait pour cette région. Les fêtes de Carnaval ne sont pas oubliées, comme tous les jours liés à un évènement religieux important ; de nombreuses superstitions liées à celles-ci font de plus l’objet d’un exposé spécifique. Face à des îlots d’implantation du protestantisme en Lorraine (comme à Metz où en 1684 un recensement dénombre 4 381 réformés en ville) et en Alsace, la Lorraine fut une terre très sensible de Contre-réforme. Des remèdes paysans, souvent en rapport avec des croyances, sont présentés. On devine par exemple le lien entre la guérison de l’énurésie et le médicament qui est de manger une limace et le caractère totalement superstitieux  qui consiste à avaler une tartine de beurre pimenté de poux pour guérir de la jaunisse (page 134). Des techniques pour jeter des sorts sont proposées.

Le conte lorrain La ville des roses est raconté en entier sur huit pages, où il est question de voyeurisme à un moment du récit ; une femme s’est fait tatouée « sur le sein gauche une poire d'or et sur le sein droit une grappe de raisin ». La totalité des paroles d’une chanson La Blanche biche est donnée, elle compte une trentaine de vers ; elle a la particularité d’avoir des versions approchantes recueillies en Normandie, Vendée et Nivernais. On apprécie la douzaine d’illustrations de l’époque du XIXe siècle, dont une de Gustave Doré, qui agrément l’ouvrage.

Pour tous publics Quelques illustrations

Adam Craponne

Note globale :

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