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Contes et récits soufis

Contes et récits soufis
Desclée de Brouwer328 pages
1 critique de lecteur

Avis de Zaynab : "Aucun chirurgien ne peut soigner les blessures faites avec la langue"

Cet ouvrage Contes et récits soufis est d’abord paru lors de l’année 1970 en anglais sous le titre de The dermis probe, il est de la plume d’Idries Shah un maître soufi, d’origine afghane mais né en Inde en 1924. Il écrit en anglais, c’est une suite contes courts suivis d’une morale. En voulant rendre le contenu accessible aux occidentaux, l’auteur apporte, en fin d’ouvrage,  des informations qui permettent une meilleure contextualisation.

Le contenu n’est absolument religieux, ce qui ne veut pas dire que des personnages en lien avec le culte musulman n’apparaissent pas, comme des derviches qui sont au soufisme un peu ce que les ordres mendiants furent à l’origine mais pour certains d’entre eux en plus une danse particulière qui les a fait appeler derviche tourneurs. C’est un livre à lire conte par conte un jour après l’autre afin de prendre conscience du message qu’il contient et qui peut être perçu différemment par deux individus différents.

Voici un texte significatif de l’esprit de cette œuvre :

Un derviche vint trouver un maître soufi et lui dit :
« Noble guide, je désire apprendre de toi tout ce que je pourrai ensuite communiquer aux autres. »
Le soufi lui dit d’aller tous les jours au jardin et d’y donner à manger aux oiseaux et aux animaux, jusqu’à ce qu’ils viennent à lui toutes les fois qu’il paraîtrait.
C’est ce que fit le derviche. Pendant trois ans. Au terme de cette période, il revint voir le soufi.
« Les oiseaux et les animaux viennent à moi chaque fois que je me montre à eux, dit-il.
– Veux-tu encore apprendre afin de transmettre aux autres ? » demanda le maître.
Le derviche répondit :
« Je sais maintenant que je dois apprendre tout ce que je peux apprendre, et non essayer d’apprendre dans un but déterminé tant que je ne connais pas la valeur du but. »
Le soufi lui dit :
« Maintenant, tu peux commencer à apprendre. Si ton attention n’avait pas été fixée sur les oiseaux et les animaux, ton esprit réel n’aurait pas été capable de résoudre ce problème de compréhension. L’attention exige un objet, comme la flèche exige une cible. Mais avoir une flèche dans une cible tout le temps, ou avoir toutes les cibles pleines de flèches, ou avoir tous les archers tirant à la fois, ou avoir des gens qui pensent que tirer à l’arc est absolument nécessaire alors qu’ils peuvent faire autre chose, et être autre chose qu’un archer, tout cela est la marque de la stupidité et conduit tout droit à l’oubli. »

Notons que le même auteur a évoqué, dans un autre ouvrage, Mulla Nasrudin, un personnage légendaire qui transcende les cultures et les époques. Tour à tour idiot et sage, retors et ingénu, il est le miroir de l'humain.

Pour tous publics Aucune illustration

Zaynab

Note globale :

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