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Les écoutes de la Victoire

Les écoutes de la Victoire
Pierre de Taillac253 pages
1 critique de lecteur

Avis de Octave : "Le kaiser, mon cul !"

Notre titre est une allusion au mot de Queneau  pour Zazie dans le métro (à savoir « Napoléon, mon cul ! ») et au fait que grâce au déchiffrage du code de transmission allemand, les avions ratèrent d’une heure de bombarder le village belge de Tielt (à peu près à égale distance de Bruges et Ypres) où un autre empereur, celui d’Allemagne se rendait le 1er novembre 1914. Les journaux français et à l’avant-garde celui de Clemenceau (L’Homme enchaîné) révèlent non seulement l’échec de l’opération (dû au fait que le bombardement avait eu lieu à l’heure français et non à l’heure allemande qui était de 60 mn plus élevée) mais également d’autres informations en précisant qu’ « un des postes alliés a intercepté un radiogramme adressé par le kaiser personnellement à un général (…) ». De ce fait les Allemands comprennent que leur code est cassé aussi ils en changent et réduisent considérablement le nombre de messages qu’ils envoient. Notons que l’action de Clemenceau relève de la demi-traîtrise pour un homme qui déclara trois ans plus tard : « Pour les traîtres douze balles dans la peau et pour les demi-traîtres six balles suffiront ».

On voit que si certains catholiques interprétèrent le Miracle de la Marne de septembre 1914 au sens propres (apparition de la Vierge Marie bloquant l’avancée germanique), l’intervention capitale vient bien du milieu aérien mais à une nuance près c’est que la nouvelle orientation des armées allemandes vers le sud et les réactions du commandement germanique furent immédiatement perçues par le déchiffrage des messages perçus grâce aux écoutes des Français. Le reste de l’ouvrage permet de découvrir les modes de codage de l’armée allemande, les déchiffreurs français en action, le suivi par les écoutes hexagonales de grandes décisions prise par l’armée et le gouvernement germanique (comme la décision de signer ou pas les conditions imposées par l’Armistice).

On apprécie beaucoup la biographie d’après-guerre de nos meilleurs casseurs de codes ou radiotélégraphistes ; les Alsaciens et Belfortains ne manqueront pas de relever le nom de Pierre Binder qui fit son service militaire allemand à Karlsruhe dans le Telegrafen-bataillon, quitta Mulhouse une semaine avant la déclaration de guerre et sert au service radiogonométrique de Phaffans (près de Belfort) avant d’entrer dans celui de la IVe armée française dont il devient le chef. Par ailleurs cet ouvrage est très illustré tant en cartes qu’en photographies dont en particulier page 193 par un cliché de ce même   légndé ainsi : « Radiogoniomètre à cadre mobile dissimulé dans une ruine, permettant de localiser les postes de campagne et les postes de réglage des tirs d’artillerie ennemis ».           

coup de coeur !

Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations

Octave

Note globale :

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