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La Porte de Mithra

La Porte de Mithra
SIGEST 141 pages
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Avis de Benjamin : "L’alévisme a une dimension cosmique"

Les alévis vivent pour un grand nombre en Anatolie, il y aurait près d’un Turc sur cinq qui se réclamerait de ce courant religieux, parmi ceux-ci on trouve des Kurdes. On trouve également plusieurs milliers d’alévis dans les Balkans. Du fait de l’immigration les pays de l’Europe occidentale doivent compter globalement 1 000 000 de personnes se réclamant de cette religion.

Dans cet ouvrage, l’auteur avance que l’alévisme trouve ses racines dans le culte de Mithra, non la religion qui fut assez répandue au IIIe siècle après Jésus-Christ dans l’Empire romain mais dans la divinité suprême des Mèdes, installés en Perse au VIIIe siècle avant Jésus-Christ. Après la conquête d’Alexandre, les dieux grecs s’imposent dans cet espace mais les Parthes remettent à l’honneur Mithra. Le zoroastrisme adopte Mithra comme une sorte de saint, Ormazd étant son dieu unique. 

L’auteur explique que Mithra est alors assimilé à la lumière divine. Par ailleurs « Mithra est le gardien de la Vérité, d’un ordre moral et social qui inspire l’être humain pour agir dans la voie de la concorde et de l’harmonie » (page 17). Il y avait sept niveaux d’initiation, correspondant aux sept planètes.

Erwan Kerivel a développé, dans d’autres ouvrages, la dimension historique de culte. Le christianisme, en devenant religion officielle de l’Empire romain, et l’islam firent disparaître l’exercice au grand jour de ce culte. Toutefois le christianisme arménien assimila certaines composantes culturelles de cette religion, comme il est rappelé dans ce livre La Porte de Mithra. Par ailleurs, en terre d’islam, il réussit à préserver certaines croyances par la poésie et le chant.

Avant le passage de la Perse au chiisme duodécimain au cours du XVIe siècle, aux époques médiévales, les alévis adoptèrent certaines références par rapport à la dimension d’Ali dans leur religion, assimilant ce dernier à Hizir qui est lui-même une adaptation de Mithra. Des tribus alévies, jusqu’alors en Asie centrale, émigrèrent en Anatolie.  

Une partie des populations alévies a été déplacée, par les Ottomans, des régions proches des frontières entre l’Iran et la Turquie vers l’Anatolie orientale. Aujourd’hui, les Alévis qui boivent du vin et n’ont jamais voilé leurs femmes, ne sont pas reconnus comme adeptes d’une religion distincte en Turquie et de ce fait le pouvoir considère que les mosquées sont à leur disposition. Les cemevis sont leurs lieux de culte ; ils sont présentés comme des lieux culturels du fait de la non-reconnaissance de leur fonction religieuse par les autorités. Par ailleurs, les Alévis ont subi régulièrement des persécutions et des attentats de l’État islamique ont frappé leur communauté.                   

 

       

Pour connaisseurs Quelques illustrations

Benjamin

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