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Entre coopération et antagonismes: Les dimensions des relations franco-hongroises

Entre coopération et antagonismes: Les dimensions des relations franco-hongroises
Codex 161 pages
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Avis de Adam Craponne : "Chérie j’ai rétréci la Hongrie (mot faussement rapporté de la bouche de Zita comme devant être attribué à Clemenceau dans un courrier à une de ses maîtresses)"

Les impératifs de la saisie du titre, sur le site Grégoire de Tours, nous ont obligé à le réduire dans sa présentation, il s’agit en vérité de Entre coopération et antagonismes: Les dimensions des relations franco-hongroises de l’époque moderne à l’intégration européenne. En fait ce sont là les actes d’un colloque qui s’est tenu à l’Université de Pécs le 13 mars 2013. On sait que la dernière impératrice de l’Autriche-Hongrie, à savoir Zita de Bourbon-Parme (fille du dernier duc de Parme et Plaisance et sœur de Sixte de Bourbon-Parme, un officier belge qui tenta des négociations de paix en 1917 entre la France et la double-monarchie) vouait une haine incommensurable à Georges Clemenceau pour sa prétendue action de torpillage de l’initiative de paix entreprise et le démantèlement de l’Autriche-Hongrie.

Istan Majorios propose ici d’ailleurs un article où il évoque l’action de la diplomatie française dans l’Entre-deux-guerres dans ses relations avec la Pologne, la Tchécoslovaquie et la Hongrie. On retiendra que Philippe Berthelot (directeur du cabinet des Affaires étrangères) déclarait « qu’une politique d’ouverture en direction de la Hongrie serait une menace pour le nouveau système français dans le bassin du Danube, puisque une fois ce pays rénové par les investissements français il serait susceptible de changer de camp et de venir ainsi renforcer l’Allemagne » (page 67).     

En fait on a là une douzaine de communications dont une de Matthieu Boisdron qui évoque les réarmements à la fin des années 1930 de la Bulgarie et de la Hongrie ; ceci est à situer dans le cadre des trois étapes de destruction de l’ordre de Versailles menées par Hitler (remilitarisation de la Rhénanie, Anschluss et annexion du pays des Sudètes).

Éric Labayle évoque la figure du hussard telle qu’elle est perçue en France après que cette unité militaire hongroise ait été adoptée dans l’armée française. Un autre texte évoque la présence des armées napoléoniennes en Hongrie, un monument en la mémoire de ceux morts à Pesc (pour une grande part du typhus) est érigé en 1908. On sait par ailleurs que l’on doit à l’arrivée de ces troupes un poème qui est entré au patrimoine de la littérature hongroise (voir l’ouvrage Hary Janos le vétéran de Janos Garay).

Un texte autour des services de renseignements militaires hongrois permet d’apprendre que la Hongrie n’ayant jamais été en guerre contre la France entre 1939 et 1945, les prisonniers français évadés arrivant en Hongrie, y bénéficient du droit d’asile. Dans les années 1830 et 1840, les Hongrois s’agitent derrière une revendication nationale et Géza Szász rend compte de ce qu’en rapporte la Revue de Paris, un périodique littéraire fondé en 1829 par le docteur Véron.      

Les relations diplomatiques et économiques entre la France et la Hongrie sont évoquées pour la présidence de François Miterrand et dans le miroir  du début des années 2010. D’autres textes, non moins intéressants sont à découvrir dont un sur la sensibilité différente en France et en Hongrie sur la question du génocide arménien ; ce dernier texte se termine par une citation de Paul Ricœur (sur un autre sujet il est vrai) : « trop de mémoire ici, trop d’oubli ailleurs ».

Pour connaisseurs Peu d'illustrations

Adam Craponne

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