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Les derniers feux de la monarchie : La cour au siècle des révolutions 1789-1870

Les derniers feux de la monarchie : La cour au siècle des révolutions 1789-1870
Perrin 579 pages
1 critique de lecteur

Avis de Adam Craponne : "Osez, osez Joséphine, osez, osez Joséphine, à l'arrière des dauphines"

Voici un ouvrage Le cré­pus­cule de la Cour qui permet de pointer que dans la peopolisation récente de la vie politique, on retrouve l’atmosphère des cours françaises qui s’imposent avec l’arrivée de Napoléon Ier et perdurent jusqu’à la chute de son neveu en 1870. Toutefois l’auteur débute son ouvrage en 1789 lorsque Louis XVI quitte Versailles pour le Palais royal.

Cet univers parle à l’imaginaire des Français et avec le basculement de l’équilibre des pouvoirs dans la Ve République, il est largement exploité par la presse. D’ailleurs Roger Fressoz (André Ribaud) avec une illustration de Moisan donne déjà de 1960 à 1969 dans Le Canard enchaîné toutes les semaines un feuilleton intitulé La Cour. Une rubrique intitulée "La Régence" lui succède avec la présidence de Georges Pompidou.

« M. de Bré, qu'on appelait ordinairement M. le-Prince-qui-nous-gouverne, était un homme d'une taille médiocre, assez boudin de figure, l'œil enfoncé, la mine basse, le cheveu noir, fort garçon d'ordre, avec une sorte de raideur, pour qui des riens continuellement étaient des hydres, le propos moral et sentencieux, l'air plein de sévérité et à se faire craindre des plus humbles à proportion qu'il était lui-même plus bas devant le Roi. (…) Il n'était au vrai qu'un cheval d'aucune race, prompt à tous les attelages, à être bâté de toute charge, à hâler n'importe quoi jusqu'à bout d'échine pourvu que le Roi, mais le Roi seul, lui fît sentir rudement le bridon et le fouet. M. le Prince était né sujet. » (La Cour, 1961, p. 30).

(absence de ce dessin dans le livre)

Ceci perdure :

« La cour, telle que les journalistes l’imaginent, offre en effet une grille de lecture commode des comportements politiques des dirigeants, présentant l’avantage d’être facilement comprise par les lecteurs et les téléspectateurs nourris de clichés colportés par le cinéma, la bande dessinée, la télévision et la littérature de vulgarisation historique, qui forment une véritable "subculture" monarchique, connue et assimilée par la majorité des Français ». (page 520)

Charles-Eloi Vial montre comment on peut dégager des constances et des particularités pour la vie quotidienne des cours qui se succèdent. Il met plu­sieurs points en exergue et en particulier le saccage que subissent les palais de monarques déchus. C’est toute la violence révolutionnaire que trouve un exutoire dans cette haine des cours.

Charles-Eloi Vial propose, à côté d’une introduction et une conclusion dans Les derniers feux de la monarchie les chapitres suivants: Le roi revient, Trois consuls pour un trône, Les fastes de l’Empire, Le roi podagre et le roi dévot, La cour qui n’ose pas dire son nom, La fête impériale, Regards républicains sur un héritage monarchique. Si les illustrations se limitent à une douzaine, elles sont toutes en couleurs.

Pour connaisseurs Peu d'illustrations

Adam Craponne

Note globale :

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