L’envers du jasmin

Sarra Louati, professeur de philosophie à l’université, nous conte les répercussions dans sa vie personnelle de la Révolution de jasmin de 2011. Celles-ci  sont d’abord conjugales. Elle rappelle comment environ trente ans plus tôt, elle avait rencontré son futur mari et combien elle avait été heureuse avec lui jusqu’à la chute de la dictature de Ben Ali.

 « Tu avais quelque chose de différent. Une attitude saine et positive. Plus tard, j’ai compris que c’était tout simplement de la générosité. Je ne le savais pas encore, tu présentais les qualités rares de l’homme avec qui on peut panser ses blessures... »

Le mari de Sarra Louati est séduit par le parti politique islamique  réactionnaire El-nahba et il s’enfonce dans l’idée d’imposer  à la société tunisienne un modèle que l’auteure évoque ainsi :

« Tu glissais doucement, tous les jours un peu plus  dans des positions conservatrices , des idées d’un autre âge, des choix inadéquats à l’esprit de notre époque, des fois sans grandes convictions, juste parce que le parti duquel tu te revendiquais, l’a décidé .»

Cette image n'est pas dans le livre

Au cœur de la tourmente, tous deux vont développer successivement une pathologie thyrodïenne ; ce sera la dernière chose qui les unira. Même leur opinion sur un moment violent comme l’assassinat de Mohamed Brami, suivi quelques jours plus tard, par l’égorgement de sept soldats dans un maquis du djebel Cha’ànbi (ou Chaambi), les sépare. Ponctuellement l'auteure évoque Averroès défenseur au XIIe siècle de la séparation entre le spirituel et le temporel. Les livres de cet Andalou, ayant vécu aussi de nombreuses années au Maroc, ont été brûlés et d'hérésie lui-même fut accusé.