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L’Entente internationale anticommuniste de Théodore Aubert

L’Entente  internationale anticommuniste de Théodore Aubert
Société d’histoire de la Suisse romande 780 pages
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Avis de Alexandre : "Théodore Aubert et ses réseaux dans une croisade antibolchévique"

Théodore Aubert est né le 8 septembre 1878 à Genève et décédé dans cette même ville le 19 janvier 1963. De confession protestante, il a des ancêtres dauphinois. Il fait des études de droit dans la cité de Calvin et devient avocat en 1901 ; il épouse la fille d’un banquier. Il est membre du Parti démocratique, défenseur des intérêts de la bourgeoise genevoise ; Le Journal de Genève est l’organe officiel de ce mouvement.

Il est délégué du Conseil fédéral puis de la Croix-rouge à Paris puis à Berlin, lors de la fin de la Grande Guerre, pour voir dans quelles conditions sont traités les prisonniers de guerre. Il s’occupe en particulier du sort des prisonniers russes et plaide pour qu’on ne les renvoie pas chez les soviets. On sait que dans les jours qui précèdent et suivent la signature de l’Armistice de Rethondes, de nombreux conflits sociaux agitent la Suisse. Les mouvements de la droite organisent, dans divers cantons, des gardes civiques afin de réprimer le mouvement ouvrier ; il en résulte la création de la Fédération patriotique suisse dont Aubert est un des responsables.

Théodore Aubert est l’avocat de Moritz Conradi l’assassin contre-révolutionnaire du diplomate soviétique Vaclav Vorowsky, tué d'un coup de feu à l'hôtel Cécil de Lausanne, le 10 mai 1923. Si l’acquittement, juridiquement infondé,  est prononcé, cette affaire brouille considérablement les relations diplomatiques entre la Suisse et l’Union soviétique. En prolongement de ce succès et en réaction à la création du Komintern, Théodore Aubert fonde à Genève en 1924 l'Entente internationale contre la IIIe Internationale, rapidemment surnommée  "la Ligue Aubert".

Quel fut le rôle de cette dernière entre 1924 et 1950, ses positions face aux conférences sur le désarment, quelles relations entretient-elle avec les gouvernements démocratiques qui sont parfois dans la valse-hésitation dans leur attitude avec les soviets (on n’est pas surpris de rencontrer Weygand, Herriot, Tardieu et Laval dans le récit) et les dictatures (Franco semble avoir largement lu les textes de l'EIA, avant sa prise du pouvoir), quels contacts a-t-elle avec le Vatican,  voilà les principales  questions auquel répond ce livre très documenté. Si cette organisation disparaît au début de la Guerre froide, c'est sûrement en étant satisfaite que les USA et l'URSS soient alors des adversaires résolus. La propagande antisoviétique est alors passée, en Europe, sous l'influence américaine. On apprécie à la fois l’index et les vingt-cinq pages de courtes biographies autour d’environ deux cent personnalités de plusieurs nationalités. Pour se procurer l'ouvrage, voir  http://www.shsr.ch/ et http://www.shsr.ch/page9.html (50 €, port compris pour les non-résidants en Suisse).

coup de coeur !

Pour connaisseurs Aucune illustration

Alexandre

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