Avis de Ernest : "Si les dentistes avaient été présents, Harald aurait eu moins de dents cariées"
Ce titre a connu une première édition en 2022 et connaît ici une seconde en format livre de poche. Pour l’auteure l’écriture de cet ouvrage s’est révélée une véritable aporie. En effet elle a dû travailler sur des sources limitées (relevant parfois de la légende) en nombre et au contenu limité. Le fait qu’il fut chassé du pouvoir par son fils, qui tenta d'en effacer la trace, peut expliquer une partie des difficultés à reconstituer la vie d’Harald. Pourtant entretient des relations suivies avec l’Empire ottonien et il est reconnu comme un jalon essentiel dans la construction d'une identité danoise.
Né peut-être en 920 ou un peu avant, il est possiblement mort entre 985 et 987. Son surnom lui a été attribué bien après sa mort, de son vivant on pouvait l’avoir surnommé "le Bon, fils de Gorm" comme une pierre runique l’atteste.
Il est entré dans l’Histoire comme celui qui a imposé le christianisme aux Danois (après avoir reçu lui-même le baptême vers 963), a conquis la région actuelle du sud-est de la Norvège et a imposé un protectorat à de nombreux espaces du sud de la Baltique ainsi que du centre et nord de la Baltique. D’ailleurs un des trésors qu’il aurait caché est retrouvé sur l’île de Rügen (en Poméranie) en 2018. Des traces matérielles le concernant existent en dehors évidemment de monnaies: le complexe funéraire de Jelling, les forteresses circulaires du type Trelleborg, dans l’actuel Schleswig-Holstein la rénovation des fortifications connues sous le nom de Danevirke, le pont monumental de Ravninge, l’énigmatique disque Curmsun.
Le spectaculaire complexe royal de Jelling est d’ailleurs largement décrit dans le second chapitre, on perçoit là l’intégration de pratiques ancestrales dans un univers christianisé. Harald assure la défense de son royaume et l’agrandit d’une façon exposée dans plusieurs chapitres. Le cinquième chapitre traite du commerce dans la mer Baltique au Xe siècle. La dernière partie, composée des chapitres sept et huit évoque les dernières années d’Harold (alors qu’il est en exil) et la construction légendaire de sa personnalité. Globalement le discours tenu par l’auteur se veut pédagogique, il permettra de bien approcher la figure qui permet d’ancrer les pays scandinaves dans la culture européenne.
Pour connaisseurs Aucune illustration