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Cheminots victimes de la répression 1940-1945 : Mémorial

Cheminots victimes de la répression  1940-1945 : Mémorial
Perrin et SNCF174 pages
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Avis de Benjamin : "Le train sifflera trois fois pour ces héros!"

Entre  le film hagiographique La bataille du rail qui reçut le prix du Jury du Festival de Cannes 1946 et Georges Lipietz (père des militants écologistes Alain et Hélène) qui a obtenu en 2006 la condamnation de l’État et la SNCF, en raison de leur responsabilité respective dans  le transport des déportés de France vers le Grand Reich, il y a un gouffre sur l’opinion que l’on peut se faire de l’action des cheminots durant la Seconde Guerre mondiale. On sait par exemple que le responsable de la gare de Pithiviers, où les trains partent directement pour Auschwitz, sans transiter par Paris, se fait porter pâle les jours de départ de ces trains de déportés. C’était sa façon à lui de signifier son opposition, sans pour autant prendre des risques personnels.

Image absente du livre

Dans cet ouvrage, il s’agit de mettre en exergue  tous les cheminots qui furent victimes d’emprisonnement suivi d’exécution ou de déportation que ceux qui sont victimes de représailles et de ceux qui payèrent de leur vie les combats de la Libération. Des actions de sabotage ou des motifs divers comme la découverte de V1 à Reims avec Francis Lajoie ou chanter la Marseillaise  le 11 novembre à Lannion pour Charles Duval, expliquent ces mesures de répression. On peut estimer que la moitié sont militants ou sympathisants communistes.

Dans l’ensemble de ceux qui ne le sont pas, on relève entre autre (en lien avec l’ouvrage sur la Résistance dans la Loire) le cas de Stéphane Déchant du groupe du Coq enchaîné né à Riorges dans la Loire ; il était dessinateur  au bureau d’études situé dans le quatrième arrondissement de Lyon.  On a aussi une biographie sur Raymond Chalvignac né dans le Cantal et vivant à Saint-Flour où il travaille, désigné comme otage il se voit offrir de rentrer dans la Milice pour sauver sa peau, ce qu’il refuse. Des retraités, actifs dans la Résistance, sont présents tel Pierre Laidet né à Pas-de-Jeu près de Thouars dans les Deux-Sèvres qui est arrêté à Royan où il réside pour possession de tracts communistes. Les Alsaciens-Lorrains ne sont pas oubliés ; un certain nombre ont aidé des réfractaires à fuir pour échapper à la conscription dans l’armée allemande. Ne figure pas ici le cheminot Léon Bronchart (né à Bapaume en 1896) qui fut le seul conducteur à avoir refusé de diriger un train contenant des internés politique d'Eysses  vers Saint-Pol-des-Jeaux car il ne fut sanctionné que par la SNCF.

Chaque personnage présenté a droit  à une biographie la plus complète possible et on dispose pour environ le quart d’une photographie de l’intéressé. Lorsque son nom bénéficie d’une inscription mémorielle il est signalé où se trouve la plaque ou le monument. Des pages générales d’étude permettent de comprendre  quelles missions au service de la machine de guerre ou de répression de l’Allemagne étaient demandées aux cheminots durant l’Occupation.  Pour une population d'environ un demi-million d'employés (d'après certains chiffres recueillis ailleurs que dans cet ouvrage), on compte 2 229 biographies dont une sur un député communiste Jean Catelas, déchu en octobre 1939 (par la volontiers du gouvernement Daladier), qui vivait dans la clandestinité depuis cette époque. On a aussi Paul et Maurice Camphin, frères du député communiste René Camphin, élu sous la IVe République.   

Pour tous publics Beaucoup d'illustrations

Benjamin

Note globale :

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