Avis de Octave : "Les Africains pas seulement dans les tranchées entre 1914 et 1918"
Jacques Frémeaux avait sur le sujet donné en 2006 Les colonies dans la Grande Guerre et même si les divers peuples qui habitaient les colonies françaises ne se trouvaient pas qu’en Afrique (Indochine et Antilles entre autres), on peut dire que L’Afrique dans l’engrenage de la Grande Guerre prolonge la réflexion du premier titre pour l’essentiel. La même année 2006, Rémy Porte avait donné La conquête des colonies allemandes (1914-1918). Naissance et mort d’un rêve impérial et certaines parties de l’ouvrage que nous commentons ici doivent beaucoup au contenu proposé par Rémy Porte.
Un des aspects qui ressort de l’ouvrage, est qu’en général les administrateurs coloniaux, que ce soit Liautey au Maroc ou Ponty et Joost Van Vollenhoven successivement gouverneurs généraux de l’AOF, sont très réticents devant la levée de troupes indigènes craignant des révoltes et cet ouvrage nous informe des résistances qui se manifestèrent en Afrique devant la conscription aménagée qu’elle connut. On estime à 200.000 « Sénégalais » le nombre de mobilisés en Afrique noire pour servir la France pendant le premier conflit mondial. C’est durant la fin de la guerre que les levées annuelles sont les plus élevées à la demande de Clemenceau (qui lors de son passage à la présidence du Conseil à la Belle Époque avait introduit de façon sensible mais non systématique le recensement militaire chez les indigènes algériens) et avec l’appui de Blaise Diagne premier député noir des anciens comptoirs sénégalais. Ce dernier pense que la participation en nombre des populations colonisées leur ouvrira une égalité de droits avec les Français de souche. Il est à noter que Blaise Diagne n’est membre de la SFIO qu’environ 18 mois de 1917 à 1919 à un moment où justement les socialistes marquent des réticences envers à la fois en général le gouvernement de Clemenceau et la poursuite jusqu’au-boutiste de la guerre (voit les actions de Brizon dans l’ouvrage que lui a consacré Pierre Roy). L’ouvrage rappelle (page 105) que Blaise Diagne se préoccupe des conditions d’engagement de l’ensemble des troupes noires et lors de la désastreuse offensive Nivelle il dénonce, qu’avec des températures aussi exceptionnellement basses en ce début de printemps 1917 en Champagne, on ait fait appel à des soldats qui ne supportent pas un tel froid. La participation économique des Africains à l’effort de guerre est étudiée elle aussi.
L’ouvrage « L’Afrique dans l’engrenage de la Grande Guerre » évoque aussi les opérations militaires en Afrique avec deux situations totalement différentes pour le nord (Togo et Cameroun) et le sud (Sud-Ouest africain allemand et Tanganyika) car dans le second ensemble une guérilla perdure après l’entrée des Alliés sur les colonies de l’Empire germanique.
L’ouvrage s’intéresse également aux sorties de guerre en Afrique et en Europe où l’envoi de troupes africaines pour occuper la Rhénanie entraîne une violente campagne de presse en Allemagne et aura à moyen terme pour conséquences le massacre de soldats africains en 1940 (Jean Moulin refuse dans l’Eure-et-Loir de couvrir l’un d’entre eux).
On voit que le sujet est abordé dans toutes ses dimensions dans un style clair et avec des notes qui ne se contentent pas toujours de renvoyer à des ouvrages mais explicitent certains faits. Une douzaine de pages présentent environ une trentaine de photographies d’époque dans des tailles qui les rendent lisibles.
Un des aspects qui ressort de l’ouvrage, est qu’en général les administrateurs coloniaux, que ce soit Liautey au Maroc ou Ponty et Joost Van Vollenhoven successivement gouverneurs généraux de l’AOF, sont très réticents devant la levée de troupes indigènes craignant des révoltes et cet ouvrage nous informe des résistances qui se manifestèrent en Afrique devant la conscription aménagée qu’elle connut. On estime à 200.000 « Sénégalais » le nombre de mobilisés en Afrique noire pour servir la France pendant le premier conflit mondial. C’est durant la fin de la guerre que les levées annuelles sont les plus élevées à la demande de Clemenceau (qui lors de son passage à la présidence du Conseil à la Belle Époque avait introduit de façon sensible mais non systématique le recensement militaire chez les indigènes algériens) et avec l’appui de Blaise Diagne premier député noir des anciens comptoirs sénégalais. Ce dernier pense que la participation en nombre des populations colonisées leur ouvrira une égalité de droits avec les Français de souche. Il est à noter que Blaise Diagne n’est membre de la SFIO qu’environ 18 mois de 1917 à 1919 à un moment où justement les socialistes marquent des réticences envers à la fois en général le gouvernement de Clemenceau et la poursuite jusqu’au-boutiste de la guerre (voit les actions de Brizon dans l’ouvrage que lui a consacré Pierre Roy). L’ouvrage rappelle (page 105) que Blaise Diagne se préoccupe des conditions d’engagement de l’ensemble des troupes noires et lors de la désastreuse offensive Nivelle il dénonce, qu’avec des températures aussi exceptionnellement basses en ce début de printemps 1917 en Champagne, on ait fait appel à des soldats qui ne supportent pas un tel froid. La participation économique des Africains à l’effort de guerre est étudiée elle aussi.
L’ouvrage « L’Afrique dans l’engrenage de la Grande Guerre » évoque aussi les opérations militaires en Afrique avec deux situations totalement différentes pour le nord (Togo et Cameroun) et le sud (Sud-Ouest africain allemand et Tanganyika) car dans le second ensemble une guérilla perdure après l’entrée des Alliés sur les colonies de l’Empire germanique.
L’ouvrage s’intéresse également aux sorties de guerre en Afrique et en Europe où l’envoi de troupes africaines pour occuper la Rhénanie entraîne une violente campagne de presse en Allemagne et aura à moyen terme pour conséquences le massacre de soldats africains en 1940 (Jean Moulin refuse dans l’Eure-et-Loir de couvrir l’un d’entre eux).
On voit que le sujet est abordé dans toutes ses dimensions dans un style clair et avec des notes qui ne se contentent pas toujours de renvoyer à des ouvrages mais explicitent certains faits. Une douzaine de pages présentent environ une trentaine de photographies d’époque dans des tailles qui les rendent lisibles.
Durant la colonisation, 41 000 Malgaches ont été mobilisés pendant la première Guerre Mondiale, soit près de 8% du total des « indigènes » ayant servi dans l’armée française. Plus de 34 000 d’entre eux ont été envoyés sur le front européen.
http://www.madagascar-tribune.com/Les-tirailleurs-Malagasy-en-photo,21377.html
http://www.madagascar-tribune.com/Les-tirailleurs-Malagasy-en-photo,21377.html
Colloque sur l’Afrique et de la Grande Guerre 12, 13 et 14 septembre 2016 Sorbonne
http://sourcesdelagrandeguerre.fr/WordPress3/wp-content/uploads/2016/08/Programme_colloque_Afrique_1914_1918.pdf
http://sourcesdelagrandeguerre.fr/WordPress3/wp-content/uploads/2016/08/Programme_colloque_Afrique_1914_1918.pdf
La révolte Bwa de 1915-1916 (Haute-Volta, Côte d’Ivoire et Mali) http://lepays.bf/revolte-bwa-de-1915-1916-regard-dun-historien/
11 Novembre : mon père, ce héros tirailleur venu du Congo
http://www.leparisien.fr/societe/mon-pere-ce-heros-tirailleur-11-11-2016-6314256.php
http://www.leparisien.fr/societe/mon-pere-ce-heros-tirailleur-11-11-2016-6314256.php
Mosquito du cinéaste portugais João Nuno Pinto, inspiré par l’histoire de son grand-père en Afrique pendant la première guerre mondiale.
https://www.franceculture.fr/emissions/la-dispute-maison/mosquito
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