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Le Congo belge dans la Première Guerre mondiale (1914-1918)

Le Congo belge dans la Première Guerre mondiale (1914-1918)
L’Harmattan 352 pages
1 critique de lecteur

Avis de Octave : "La guerre mondiaux, ce n'est pas bon, ce n'est pas bon"

Il s’agit de la version écrite de communications tenues lors d’un colloque éponyme tenu à Kinshasa en novembre 2014. L’ouvrage débute en rappelant dans querelles conditions le Congo devient belge, faute d’un partage entre France, Allemagne et Grande-Bretagne toutes trois rivales sur cet espace.

Le récit se poursuit en disant un mot de la situation dans les colonies africaines des autres pays européens que la Belgique lorsque ces derniers lèvent des troupes pour combattre soit sur le sol africain (comme l’Allemagne) soit sur plusieurs continents (c’est le cas de la France et du Royaume-Uni). Ceci est l’occasion de découvrir que le pasteur baptiste John Chilembwe, devenu depuis héros national du Malawi (Nyassaland à l’époque coloniale), avait mené une révolte en 1915 tant contre la mobilisation de soldats africains que contre les conditions de travail imposés par les grands propriétaires européens (dont des parents de David Livingstone). Par ailleurs on apprend que le négus Iyassou fut renversé en 1916, avec l’appui des Anglais, pour ses positions favorables envers la Turquie et les Empires centraux.

En Belgique on estime qu’il y eut environ  400 000 combattants d’outre-quiévrain et  43 000 militaires de tués (plus 62 000 civils), alors qu’au Congo belge on a engagé 300 000 hommes (soldats  et porteurs conpris) il y a eu, selon les sources, entre 267 000 et 360 000 soldats. En Afrique dans la Force publique, de 1914 à fin 1917, 58 militaires européens, 1895 soldats et 7124 porteurs congolais périrent au combat ou d'épuisement. Un misionnaire belge, au Congo  durant cette période, décrit alors la société congolaise comme une famille dans laquelle « le père est allé au front, la mère a moulu le grain pour les soldats et les enfants ont apporté la nourriture au front ».

Un texte explique les conditions dans lesquelles se faisaient le recrutement de la Force publique, il est suivi par un autre qui étudie l’engagement qu’il fut fait de cette force indigène belge lors de la Première Guerre mondiale. Ainsi apprend-on que du côté oriental du Congo (donc depuis le Tanganyika) dès le 15 août 1914 prennent l’initiative de combats, on se bat au lac Kivu puis au lac Tanganyika; ceci contrairement au contenu des traités qui neutralisaient le Congo belge. Ce dernier a d’ailleurs peut-être été sauvé par le déclenchement du conflit car des négociations étaient en cours entre l’Allemagne et l’Angleterre pour s’en emparer ; rappelons que le Portugal se vit en 1890 du jour au lendemain privé par l’Angleterre d’une partie des territoires coloniaux considérés comme siens.

La Force publique se retrouve engagé tant dans la défense du Congo, qu’au Cameroun, qu’en Rhodésie ou que dans l’Est africain allemand. Non seulement les aspects militaires sont évoqués (y compris l’armement utilisé) mais aussi la mobilisation économique et idéologique de cet espace africain.  Si la Belgique se refusa à faire venir sur son sol européen des forces d’outre-mer, par souci de garder les Africains à distance des blancs, une trentaine de Congolais servirent dans le réduit de l’Yser car ils résidaient dans le plat pays au début de l’été 1914 ; Griet Brosens s’est intéressé à leur sort. Si en Europe Eupen et Malmédy retournèrent à la Belgique (après avoir  fait partie des Pays-Bas espagnols puis autrichiens), le Burundi et le Rwanda quittèrent l'espace germanique pour devenir des territoires sous mandat belge en 1919. Une communication montre d'ailleurs combien les raids des guerriers tutsis (sous le drapeau allemand) sont nombreux jusqu'en mars 1915, et il faudra attendre début 1916 pour voir les forces belges s'installer durablement dans la colonie allemande.   

L’influence des anciens combattants indigènes et les traces mémorielles font également l’objet de textes.  On apprécie les nombreux tableaux et reproductions de photographies d’époque. Il est à noter que la BD "Madame Livingstone" de Christophe Cassiau-Haurie et Barly Baruti met en images une partie des faits rapportés par "Le Congo belge dans la Première Guerre mondiale (1914-1918)", en particulier autour d'une escadrille de l'aviation militaire belge composée de quatre hydravions qui combat autour du lac Tanganyika.

Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations

Octave

Note globale :

Par - 461 avis déposés - lecteur régulier

734 critiques
20/12/16
Débat « La Belgique et le Congo »

http://lacademie.tv/conferences/15-debat-la-belgique-et-le-congo-
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