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Un commandant bleu horizon : souvenirs de Bernard de Ligonnès 1914-1917

Un commandant bleu horizon : souvenirs de Bernard de Ligonnès 1914-1917
Éditions de Paris143 pages
1 critique de lecteur

Avis de Octave : "De Ligonnès survivant de la Grande Guerre"

Voilà un ouvrage qui permet tout d’abord, grâce à Yves Pourcher, de suivre à la Belle Époque un officier catholique Bernard de Ligonnès très hostile aux gouvernements laïcs de son pays durant cette époque et cherchant les conflits avec ses subordonnées lorsqu’il les suspecte d’avoir des sympathies dreyfusardes ou d’être franc-maçon et appelant à boycotter une librairie d’Avignon qui propose des ouvrages qu’il n’apprécie pas. On notera d’ailleurs que c’est l’absence de soutien qu’il reçoit de son colonel, dans un problème de ce type qui l’amène à demander en 1912 un congé sans solde de trois ans dans la perspective d’une retraite militaire. De cette carrière de soldat avant le début de la Grande Guerre on notera un passage au 75e RI de Romans de 1904 à 1912 (où comme le livre ne le dit pas, il rencontre là notre arrière-grand-père Jules Pélisse, capitaine comme lui), au 58e RI d’Avignon de 1893 à 1904, au 78e RI de 1891 à 1893, de 1890 à 1891 à l’école d’officiers de Saint-Maixent dans les Deux-Sèvres. Cette dernière institution était alors destinée aux sous-officiers que leur hiérarchie jugeait apte à terminer leur carrière généralement comme commandant.

En effet Bernard de Ligonnès était sergent depuis 1886 après avoir accéder au grade de caporal obtenu très rapidement, comme c’était l’usage pour les engagés volontaires ; à 20 ans, en juin 1885 Bernard de Ligonnès avait signé pour devenir militaire de carrière. Au moment où les soldats allemands entrent en Belgique, notre personnage est donc en congé sans solde avec le grade de capitaine. Comme une phrase (page 36), tirée de la cinquantaine de pages de la présentation d’Yves Pourcher, nous le souligne dans les trois carnets de souvenirs de guerre, Bernard de Ligonnès ne rapporte pas la souffrance des hommes qu’il côtoie dans les combats. Le contenu de ces souvenirs est plus sur les actions successives du 275e RI basé à Romans (ce régiment est le frère jumeau du 75e RI ; l’un étant de réserve et l’autre d’active) ; ceci nous conduit en Lorraine vers Toul et Lunéville puis non loin de l’endroit où périt alors Jules Pélisse, il participe à la deuxième bataille de Champagne. Fin décembre 1915, notre capitaine passe au 157e RI. Sa nomination comme commandant précède d’un mois son arrivée au 227e RI où il combat dans les Vosges. En décembre 1916 ce dernier régiment quitte le front et progressivement il est dirigé vers le front d’Orient pour combattre en Macédoine. Toutefois à l’automne 1917, Bernard de Ligonnès rentre en métropole et vu ses conditions de santé il passe la fin de la guerre à Dijon au dépôt du 27e RI ; à partir de là, n’étant plus au combat, il ne rédige plus rien.

En mai 1919 notre commandant quitte définitivement l’armée. Il retourne en Lozère où il a des propriétés, y fait construire en haut du bourg de Chanac une grande statue du Christ roi (réalisation du vœu consistant à demander de revenir vivant de la guerre), a des responsabilités d’élu catholique et décède en janvier 1936. Sa disparition donne lieu à des articles, dans la presse locale, qui rappellent l’essentiel de la vie du commandant et marquis.

Octave

Note globale :

Par - 461 avis déposés - lecteur régulier

401 critiques
12/10/19
L'homme arrêté n'est pas Xavier Dupont de Ligonnès
https://www.bfmtv.com/police-justice/l-homme-arrete-n-est-pas-xavier-dupont-de-ligonnes-1785735.html
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