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Un nouveau musée pour un nouveau monde

Un nouveau musée pour un nouveau monde
L’Harmattan 342 pages
1 critique de lecteur

Avis de Benjamin : "Le pape de la muséologie sociétale canadienne parle au monde entier"

L’ouvrage est sous-titré Musée et muséologie selon Roland Arpin. Il propose de traiter une quinzaine de points soit sous l’œil critique récent d’Yves Bergeron, G. de Muys et Julie-Anne Côté, soit en reprenant des textes rédigés par Roland Arpin dans les dernières dizaines années du XXe siècle. 

Roland Arpin est né à Montréal en 1934 et décédé à Québec en 2010, il a été pour la période 1987 à 2001 le directeur du Musée de la Civilisation. Ce dernier situé à Québec a été inauguré le 19 octobre 1988. Des bâtiments historiques comme l'ancienne Banque de Québec qui a abrité l'Institut de marine de Québec, la Maison Estèbe et les caves voûtées de la maison Pagé-Quercy constituent des parties du musée à côté d’un ensemble architectural construit entre 1984 et 1988 sous la direction de l’architecte Moshe Safdie.

En 1991 la Direction des musées de France lui confie une mission de réflexion autour de l’avenir du Musée national des arts et traditions populaires situé dans le bois de Boulogne. On sait aujourd’hui que le rapport confidentiel qu’il fit, en compagnie de Michel Côté, dressait un sombre tableau de l’intérêt porté par le musée à ses publics potentiels. Vu son organisation d’alors, avec en particulier une rivalité entre chercheurs du CNRS et conservateurs, aucune rénovation avec les équipes d’alors n’était envisageable alors qu’il fallait repenser complètement son identité de musée d’ethnologie. On sait que la fermeture du musée des ATP fut décidée en 2005 et que ses collections furent transférées au musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCEM) situé au fort Saint-Jean à Marseille.    

Cet ouvrage ne raconte pas seulement l’histoire du Musée de la Civilisation, mais dégage les options théoriques qui ont servi d’appui aux actions menées dans ce dernier, y compris dans l’enrichissement des collections. Comme tous les ouvrages de muséologie, venus du Canada, une large place est faite à l’énoncée d’objectifs concerts que s’est donnée la direction du musée.  

Musée de la civilisation (image absente du livre)

Roland Arpin a fait le choix d’une muséographie du récit centrée sur l’interprétation (avec usage possible de comédiens) en repensant le statut traditionnel des objets muséologiques. Il s’agit selon la formule, datée de 1971 et proposée par  Duncan F. Cameron, d’affirmer le rôle de forum du musée et de gommer l’image de temple qu’il a pu avoir. Par ailleurs le patrimoine immatériel doit trouver place aux côtés du patrimoine matériel. Le musée va se consacrer à la mise en valeur d’objets qui témoignent des différentes communautés culturelles.

Dans la préface, Michel Côté, qui prit la suite de Roland Arpin de 2010 à 2015, situe bien l’apport de ce dernier:

«  M. Arpin aura placé au cœur de ses préoccupations le visiteur et le citoyen dans une triple perspective, celle de la démocratie, de la fidélisation du visiteur (pour mieux agir sur le temps) et enfin celle de la participation citoyenne. »

Yves Bergeron et Julie-Anne Côté rappellent la crainte d’alors de nombre de conservateurs de musée face à l’angle d’attaque de Roland Arpin. On allait faire de leur vénérable institution un machin qui emprunterait « un peu à l’école, un peu aux activités de loisirs, un peu à l’animation culturelle, et, dans, le meilleur des cas, un peu à la muséologie. » (page 23)

Pour connaisseurs Aucune illustration

Benjamin

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