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Les Khazars VIIe-XIe siècles

Les Khazars VIIe-XIe siècles
Lemme199 pages
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Avis de Octave : "L’identité khazare, un enjeu ukrainien et juif"

L’auteur un historien des steppes eurasiatiques et du Caucase, il est enseignant à l’INALCO où il présente l’histoire de l’Ukraine. On apprécie les nombreuses illustrations proposées dans ce titre.

Les Akatzirs auraient été des proto-Khazars, ils vivaient au nord de la mer Noire au Ve et VIe siècle. Le khaganat khazar connaît une existence dès le début du VIIe siècle, une époque où les Arabes, se lancent à l’assaut de l’empire byzantin et des territoires perses sassanides. Les  Khazars vont alors apparaître dans les chroniques musulmanes en plus des mémoires de l’empire romain d’orient. On sait ainsi que Justinien II, exilé à Chersonèse en Crimée byzantine, se réfugia ensuite chez les Khazars et épousa une des filles du kaghan en 703. En 753 Yazîd as-Sulamî, le gouverneur arabe d’Arménie, se marie avec une princesse khazare.

On va voir ainsi à la toute fin du VIIe siècle les Albanais du Caucase payer tribut tant au califat, qu’à Byzance et qu'au khaganat khazar. Cependant les Khazars abandonnent toute volonté expansionniste en Transcaucasie à la fin du VIIIe siècle car ils font le choix de repousser les Bulgares des steppes du nord de la mer Noire très à l’est ; de ce fait ces derniers prendront le nom de Bulgares de la Volga et passeront sous le joug khazar.  

Au VIIIe siècle Byzantins et Khazars font face à la poussée omeyade puis abbasside. Un exemple de cette alliance est la construction, sous le règne de Théophile (au début du second tiers du IXe siècle), par des Romains d’orient, de la forteresse de Sarkel-sur-le-Don. Il s’agissait là de se protéger des Petchénègues. Après cette époque, les Khazars vont progressivement se heurter aux Varègues qui construisent, petit à petit en direction du sud, ce qui deviendra la Rus’ de Kiev et anéantirera le khaganat. Vers 850, le khaganat atteint sa plus grande expansion, il a une zone d’influence qui est située entre Kiev et le cours moyen ainsi qu’inférieur de la Volga pour l’ouest et l’est alors qu’au nord la suzeraineté approche du cours supérieur de la Volga et au sud atteint le versant septentrional du Caucase.

Après avoir exposé l’histoire politique du khaganat (fonctionnant en dyarchie, avec un khagan et un bek) en plusieurs chapitres, Iaroslav Lebedynsky évoque l’armée de cet État et pose la question très épineuse de l’adoption plus ou moins forte du judaïsme dans cet espace resté païen. Il relativise ces conversions et, tout en exposant des idées comme celle de Sholmo Sand sur les origines khazares des juifs askénazes, penche en s’appuyant sur des études en génétique pour une origine khazare limitée chez les juifs qui vivaient dans l’espace occidental de la Russie tsariste. Il est certain qu’il y a, sur cette question, un gros enjeu idéologique (le retour des askénazes pouvant passer pour une escroquerie) et les fouilles de nouvelles tombes de princes khazars relancera à coup sûr le débat.   

Notre auteur ne le mentionne pas mais vers 2020 des thèses complotistes avançaient que le président ukrainien Zelensky, étant prétendument d’origine juive khazare, entendait récupérer l’ancien territoire historique du khaganat, situé sur une partie de la Russie. Court aussi la rumeur que des descendants juifs de Khazars porteraient une conspiration mondiale visant à  asservir les peuples.  

Pour tous publics Beaucoup d'illustrations

Octave

Note globale :

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