Ecrire un avis

Les Rostand

Les Rostand
Pygmalion 311 pages
1 critique de lecteur

Avis de Benjamin : "A quoi ça sert qu'Edmond Rostand il se décarcasse?"

Cet ouvrage de Philippe Séguy permet de découvrir non seulement la vie d’Edmond Rostand (l’auteur de Cyrano de Bergerac) mais aussi celle de ses deux fils à savoir le biologiste Jean et le poète Maurice.

En fait la famille d’Edmond Rostand est originaire d’Orgon, un village entre Salon-de-Provence (patrie de Nostradamus) et Avignon. Ce village est Orgon https://www.youtube.com/watch?v=JOMFFykuPxE et Philippe Séguy rappelle que Molière y joua la comédie, ce qui expliquerait qu’il ait donné son nom à un personnage de la pièce Tartuffe ou l’imposteur. L’ouvrage ne le signale pas mais le caricaturiste Maurice Radiguet ainsi que le fils de ce dernier à savoir Raymond Radiguet partagent avec Edmond Rostand comme ancêtre Monet Arquier cumulant le statut bourgeois de Lambesc avec celui de noble dans la seconde partie du XVIe siècle.

Edmond Rostand est né à Marseille en 1868 au 4 de la rue Monteaux (devenue ultérieurement rue Edmond-Rostand). Il est le fils d’Eugène homme d’affaires, écrivain et directeur du Journal de Marseille. Deux romanciers provençaux, Honoré d'Urfé et Émile Zola, la première œuvre littéraire d’Edmond Rostand est d’ailleurs publié par le Journal de Marseille.

"Eugène Rostand est devenu l’apôtre de la mutualité ; il a voué sa vie au développement du Crédit Agricole, à l’amélioration des logements ouvriers et, l’un des premiers en France, il eut cette idée féconde, faire travailler les fonds de la caisse d’épargne, l’argent du peuple au profit du peuple ; employer cet argent social à construire des maisons où les plus pauvres trouveraient un logement décent".

Sous la présidence d’Eugène Rostand est fondé à Marseille un comité de secours aux Arméniens après  les massacres de 1894-1896 et compte alors environ quatre cents Arméniens dans la cité phocéenne, ajouterons-nous personnellement. Edmond Rostand étudia au lycée de Marseille puis au collège Stanislas à Paris.

"Six mois après son entrée au lycée Stanislas, drame national : Victor Hugo, au joli mois de mai, meurt. Le professeur Desjardins, incontournable figure de l’intelligentsia jusque dans les années 1930, auteur de centaines d’articles, animateur de réunions annuelles d’intellectuels attachés à la liberté d’opinion, les Décades de Pontigny, pleure devant ses élèves. Imaginons la réaction de Rostand ! Si les lettres que le jeune homme adresse à son père ont toutes été perdues, nul doute qu’il soit lui-même bouleversé devant la disparition du prince des poètes. Les funérailles seront grandioses".

Edmond Rostand, dès son enfance puis ultérieurement, fit de nombreux séjours estivaux à Luchon. Dans le train qui menait dans cette ville de cure pyrénéenne, son père fait la connaissance de Rosemonde Gérard et de sa mère et il invite ces deux personnes dans sa villa de Luchon. Rosemonde Gérard a pour parrain Lecomte de Lisle et comme tuteur Alexandre Dumas. Son grand-père le comte Gérard fut fait maréchal d’Empire, combattit à Waterloo, s'exila à Bruxelles au début de la Restauration de 1815 et défendit l’indépendance belge en 1832 en prenant Anvers aux Hollandais.

"En 1817, le général Gérard, quarante-quatre ans, épouse à Bruxelles Louise Rose Aimée, fille du général de Valence, qui lui donne trois enfants, dont Louis Maurice Fortuné qui mourut célibataire mais qui avait été l’amant d’une certaine Mme Lee, alors marié à un Anglais souffrant de graves troubles mentaux. Le jeune couple s’aime passionnément et de leurs amours, coupables pour l’époque, naît le 5 avril 1871, ressemblance frappante avec Eugène Rostand, le père d’Edmond, une fille, Louise Rose, notre Rosemonde. Ce n’est que deux ans plus tard que le comte Gérard acceptera de reconnaître sa fille".

Le 8 avril 1890, Edmond Rostand épousa sa muse Rosemonde Gérard (elle-même femme de lettres) à Paris en l'église Saint-Augustin. Après avoir habité au 107, boulevard Malesherbes, ils aménagèrent au 2, rue Fortuny et c'est là que naquirent Maurice Rostand en 1891, puis Jean Rostand en 1894.

La très grande actrice Sarah Bernhardt, qui a aimé cette même dernière la pièce Les romanesques (Un Roméo et Juliette à l’aïoli) est devenue l'amante de Rostand, aussi joue-t-elle en 1895 le rôle de la princesse Mélissinde dans le drame en quatre actes composé de vers ‘’La princesse lointaine’’.

En une vingtaine de chapitres qui ont pour titre une citation d’un des trois Rostand qui nous intéresse plus particulièrement, Philippe Séguy nous conduit jusqu’en 2003 date du décès de François Rostand, fils de Jean, qui n’a pas eu de postérité. L'auteur évoque donc une partie la vie culturelle, artistique et intellectuelle parisienne sur une longue période.    

Pour tous publics Aucune illustration

Benjamin

Note globale :

Par - 467 avis déposés - lecteur régulier

Connectez-vous pour laisser un commentaire
Vous aussi, participez en commentant vos lectures historiques facilement et gratuitement !

Livres liés

> Suggestions de lectures sur le même thème :
> Autres ouvrages dans la même catégorie :