La Fayette

À l'issue du combat de Yorktown le 19 octobre 1781, contre les Anglais, Lafayette déclare la phrase qui nous sert de titre. Il écrit même le 7 juin 1777 dans une lettre à sa femme :

« Le bonheur de l'Amérique est intimement lié au bonheur de toute l'humanité ; elle va devenir le respectable et sûr asile de la vertu, de l'honnêteté, de la tolérance, de l’égalité et d'une tranquille liberté ».

Parti combattre à vingt ans du côté des révoltés américains, il signe à Paris le 7 décembre 1776 son engagement dans les milices américaines comme major général. Il touche terre le 13 juin à South Inlet. La Fayette est de retour en France en février 1779 pour chercher des appuis pour les révoltés. Il est de retour aux États-Unis en 1780 à bord du bateau L’Hermione ; d’ailleurs une réplique de cette frégate française (dont un cliché en couleurs est offert) a été réalisé à Rochefort et a fait un aller-retour transatlantique en 2015.

Si l’on connaît bien le rôle de La Fayette dans les conditions du retour de Louis XVI après la fuite de ce dernier à Varennes, on ignore généralement ce qu’il advint après. Jean-Pierre Bois voit en lui un adepte d’un « centre libéral et constitutionnel qui ne serait ni monarchie absolue ni république démocratique ». Il partage les espoirs portés par certains régimes (République et Monarchie de juillet) mais s’élève contre leurs dérives jusqu’à en devenir opposants ; par ailleurs il sa place spontanément dans l’hostilité à Bonaparte et à la Restauration.                             

Du "héros des Deux-Mondes", Chateaubriand, qui rarement partagea le même avis que lui sur les évènements qui agitèrent la France entre 1789 et 1830, disait : « Qu’aucune souillure n’est attachée à sa vie ». Jean-Pierre Bois nous permet de revisiter plus d’un demi-siècle d’histoire de France à travers les engagements nombreux mais cohérents d’un personnage qui apparaît plus que respectable dans sa conduite.