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Tianjin cosmopolis

Tianjin cosmopolis
Seuil 376 pages
1 critique de lecteur

Avis de Xirong : "On enveloppe ses petits bouddhas, ses petits bronzes, souvenirs de guerre et on part (Jacques Grandin)"

Un grand nombre d’entre nous connaît le siège des légations à Pékin durant l’été 1900 et souvent par le film américain, sorti en 1963, Les 55 jours de Pékin. On ignore généralement que durant tout le mois de juin de cette même année les concessions sont assiégés à Tianjin qui peut-être considéré comme le port maritime pour Pékin quoique la distance entre les deux villes soit d’environ 135 km.

Neuf  pays ont obtenu des territoires qu’ils louent officiellement à l’empire chinois ; ce sont le Japon, le Royaume-Uni, la Russie, la Belgique, l’Autriche-Hongrie, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique et la France. Cette dernière en voulant l’étendre illégalement durant la Première Guerre mondiale se prive d’un engagement plus important de travailleurs chinois durant le conflit car les leaders nationalistes appellent à ne pas répondre à cette demande alors qu’ils ne s’opposent pas à celle similaire des Anglais qui transportent leurs recrues civiles en arrière du front qu’ils tiennent dans le nord de la France et en Belgique. Notons que les USA, fidèles ici à leur discours anticolonialistes (ce n’est pas le cas aux Philippines) n’ont pas de concession mais utilisent la concession britannique.

Pierre Singaravélou raconte le siège de la ville par les Boxers et montre bien toute l’ambiguïté des forces de l’armée impériale ; les boxers vaincus évacuent la cité chinoise et les puissances étrangères se livrent à des pillages, viols et meurtres qui touchent des populations chinoises totalement opposées à l’idéologie des boxers. Les Allemands sont djà à la pointe des exactions. Guillaume II, a largement encouragé les renforts en déclarant :  « Montrez l'Allemagne en Chine sous un jour si violent que jamais plus un Chinois n'ose regarder un Allemand en face ».

Il est notable que des milices chinoises chrétiennes et des Chinois enrégimentés par les Anglais et les Allemands combattent du côté des étrangers et que quelques militaires européens ont rejoint le rang des boxers (après avoir déserté ou être faits prisonniers). Dans les rangs ce ces derniers, on trouve des éléments féminins regroupés sous le nom de "Lanternes rouges". L’essentiel de la petite troupe française était composée de Vietnamiens.

Toutefois l’auteur ne se contente pas de narrer des combats mais consacre l’essentiel de son ouvrage à montrer comment durant deux ans un gouvernement international (composé des représentants des pays intervenus dans la défense des concessions) va administrer la ville chinoise en s’appuyant sur des fonctionnaires chinois. L’essentiel des archives de cette organisation sont en français (encore langue diplomatique officielle) mais il existe une version anglaise traduite du français et une partie des textes ont été passés en langue chinoise. On dispose par ailleurs de nombreux témoignages et en particulier pour les Français de Pierre Loti et Jacques Grandin. On apprécie la conséquente illustration.

 

Pour connaisseurs Quelques illustrations

Xirong

Note globale :

Par - 598 avis déposés - lecteur régulier

598 critiques
27/06/17
Tianjin au temps des concessions étrangères sous l’objectif d’André Bontemps (1931-1935)
http://scalar.usc.edu/works/tianjin_bontemps/index
598 critiques
14/08/20
Une mémoire ambiguë en Chine : le "Massacre de Tianjin" en 1870
https://asialyst.com/fr/2017/10/26/chine-memoire-ambigue-massacre-tianjin-1870/
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