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Gengis Khan et les dynasties mongoles

Gengis Khan et les dynasties mongoles
Passés composés477 pages
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Avis de Xirong : "Une histoire révisionniste des conquérants mongols"

Ce livre est paru en 2004 avec un vif retentissement outre-Atlantique car il bouleversait la vision stéréotypée que l’on avait des Mongols ; son titre était déjà une profession de foi puisqu’il était Genghis Kahn and the Making of the Modern World.

Jack Weatherford raconte non seulement la vie de Temüjin, les tactiques militaires des Mongols et les raisons de leur victoire (en partie due en leurs capacités en matière de renseignement), la formation de l’Empire mongol et des quatre dynasties issues des descendants directs de Genghis Khan qui se le partagèrent jusqu’au retour de souverains indigènes (même si Timour se revendiquait d’une filiation mongole, il met fin à la dynastie des Djaghataïdes) mais également dresse le portrait d’ une civilisation qui, introduite en Europe, amena des techniques telles que l’imprimerie, le poudre, la boussole et le boulier. L’historiographie occidentale autour de Gengis Khan est également offerte.

Les échanges commerciaux et intellectuels purent se développer car l’Empire mongol à son apogée occupait une aire de trente millions de kilomètres carrés. En un quart de siècle, Gengis Khan avait conquis plus d’espaces que les Romains en quatre siècles.  Cet empire a bouleversé l’ordre du monde ; il a notamment mis fin à la Rus’ de Kiev (ce qui permit plus tard l’émergence de la Russie tsariste) et Houlagou Khan (un des petits-fils de Temüjin) en prenant Bagdad en 1258 a mis fin au pouvoir des Abbassides. Les membres de cette famille sont presque tous massacrés à l’exception d’Abû al-Qâsim Ahmad al-Mustansîr bi-llah mais les descendants de ce dernier ne jouissent en réalité d’aucun pouvoir et vivent reclus dans la citadelle du Caire. Ce sont les sultans mamelouks qui gouvernent alors un espace allant de la Syrie à la Cyrénaïque.

On relèvera la propension pour les premiers souverains en direction  d’une politique laïque fonde sur une  tolérance religieuse envers les cultes païens ou monothéistes, d’une consolidation  du droit international et de l'immunité diplomatique. Parmi les passages les plus inattendus, on note celui autour des pages 140 sur l’immense effort législatif et plus loin l’usage de destruction de systèmes d’irrigation et le détournement de fleuves pour aider à la prise d’une cité.

Est à valoriser également le récit de la présence de Rabban Bar Çauma (ou Sauma) moine ouïghour nestorien qui parcourut l’Europe occidentale en 1287-1288 afin de sonder les possibilités d'alliance avec les rois chrétiens et les Mongols sous l’autorité d’Arghoun quatrième ilkhan bouddhiste contre les Mamelouks d'Égypte. Le récit de son voyage, écrit en persan, s’intitule LHistoire de Yahballaha III et de Rabban Sauma. En fait Arghoun envoya quatre missions, à quelques années de distance, pour tenter de convaincre de l’importance d’une telle alliance.

Jack Weatherford pense que la peste était endémique dans le sud de la Chine et ramenée par les guerriers, elle décima successivement autour de 1330 quatre souverains de la dynastie mongole qui gouvernait l’Empire du milieu. Cette épidémie passa dans le khanat de la Horde d’Or et elle obligea les conquérants  mongols à mettre fin au siège au comptoir gênois de Caffa en 1347. Notre auteur remet en cause l’affirmation de Gabriel de Mussis (n’ayant jamais été présent lors de ce siège) comme quoi les Mongols auraient envoyés des cadavres de malades atteints de la peste au-delà des murailles, il privilégie donc le passage d’un camp à l’autre de rats.  

idé cadeau

Pour connaisseurs Aucune illustration

Xirong

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