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Prévenir, accueillir, guérir: La médecine des enfants

Prévenir, accueillir, guérir: La médecine des enfants
Septentrion340 pages
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Avis de Zaynab : "Approcher l’évolution de la pédiatrie"

La quinzaine de contributions de cette production  proviennent des communications tenues lors de deux journées d’étude tenues en septembre 2018, l’une  à l’Université de Picardie Jules Verne et l’autre à l’Académie nationale de médecine. Le titre complet est Prévenir, accueillir, guérir: La médecine des enfants de l’époque moderne à nos jours.

On sait que les taux de mortalité à la naissance  et durant la petite enfance en un siècle ont drastiquement baissé notamment dans les pays européens et en Amérique du nord. Cet ouvrage se centre sur la situation de la France en matière de pédiatrie du XVIe au début du XXe siècle ; un petit détour est cependant fait par l’Angleterre. Le contenu de ce livre porte tant sur l’évolution de la médecine pour enfants bien balbutiante jusqu’il y a une centaine d’années que sur les acteurs en pédiatrie, sur l’intérêt provoqué dans ce domaine par certains éléments de la société ou sur les structures hospitalières ou médicalisées à destination des jeunes patients.  On touche là le large champ de l’histoire de la famille.              

L’ouvrage est dédié à la mémoire de Catherine Rollet démographe et historienne de l’enfance ; son le dernier article, publié dans les Annales de Démographie Historique, fit d’ailleurs un bilan historiographique sur l’histoire de l’enfance à l’échelle européenne et nord-américaine. Pourrait sortir prochainement, de sa plume, un ouvrage posthume consacré au sénateur Paul Strauss, fils d’un drapier juif et franc-comtois de naissance, qui fut poursuivi pour délit de presse sous l’Ordre moral alors qu’il étudiant en médecine dans la capitale. Exilé pour éviter la prison, il ne reprend pas ses études de médecine et devient journaliste parlementaire à son retour dans l’hexagone. Se revendiquant du républicanisme laïc modéré, il s’intéresse comme conseiller municipal parisien puis sénateur de la Seine (siégeant au sein de la Gauche démocratique au côté des radicaux) à l'hygiène et l'assistance publique mais aussi notamment à la protection des mères et des enfants. Dans les années vingt, il est plus de deux ans ministre de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance sociale.

La Belle Époque et l’Entre-deux-guerres sont les périodes où se diffuse avec une puissance jusque là inégalée les actions hygiénistes passant par de nombreuses initiatives de personnalités, d’associations, de municipalités et de conseil généraux au côté de mesures gouvernementales. Quoique non évoquées ici signalons la création d’écoles de plein air (la première école de plein air est ouverte en France en 1907, dans le château du Vernay à huit kilomètres au nord de Lyon, ceci à l’initiative d’Édouard Herriot maire de cette dernière ville).

Claudia Pancino, dans "De morbis puerorum : les traités des maladies des enfants (xvie-xviiie siècle)", évoque le fait que les médecins ne se sont que progressivement intéressés à la santé des enfants. C’est l’évolution du regard sur l’enfant, à partir du XVIIIe siècle, et la moindre acceptation progressive de la mort en bas âge qui ouvre de nouvelles perspectives qui sont révélés par la production de plus en plus importante de textes autour de maladies infantiles. Emmanuelle Berthiaud questionne la possible prise en compte de la souffrance du petit enfant par les médecins durant les Temps modernes. Le médecin anglais George Armstrong  a créé à Londres un dispensaire pour enfants pauvres, par les écrits de celui-ci il est possible de connaître les pathologies des 35 000 enfants reçus, les soins dispensés là, le nombre de guérisons, les rapports d’autopsies. Ceci fait l’objet d’une autre étude.  À travers l’attention portée par certains médecins, durant le premier tiers du XXe siècle, sur la maladie hémolytique du nouveau-né, Nathalie Sage Pranchère peut mesurer le développement de l’école lyonnaise de pédiatrie.  Cette première partie intitulée "Soigner les enfants : discours et pratiques (xvie-xxe siècle)" se clôt là.

 

Lui succède un second ensemble nommé "Protéger et prévenir : la santé publique au service des enfants (xixe-xxe siècle)" où on évoque les politiques vaccinales à Dijon pour la première moitié du XIXe siècle, les craintes familiales face à la vaccination au début du xixe siècle, la surveillance médicale exercée sous la IIIe République sur les pupilles de l’Assistance publique de Paris, les actions de l’Académie de médecine dans le développement de l’hygiène et l’amélioration de la santé des enfants .

La troisième partie a pour chapeau "Accueillir : une architecture hospitalière pensée pour les enfants (Moyen Âge-xxe siècle)" ; deux contributions se penchent sur l’hôpital pour enfants Robert Debré situé à Paris près de la Porte des Lilas, une sur l’hôpital Jeanne de Flandre à Lille et une est bâtie autour des différences qui se créent entre les hôpitaux pour enfants et les hôpitaux généralistes au cours du XIXe siècle. La dernière section présente deux témoignages, l’un évoque le tournant pris par la chirurgie infantile au début et au milieu des Trente Glorieuses et l’autre se penche sur la réanimation pédiatrique. Une vision nouvelle de l’évolution de la pédiatrie  se dégage à la lecture de ce livre.

Pour connaisseurs Peu d'illustrations

Zaynab

Note globale :

Par - 673 avis déposés - lectrice régulière

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