Avis de Xirong : "Une tentative d’amender le terrible destin des juifs hongrois"
Si le diplomate suédois Wallenberg est entré dans l’Histoire, il s’avère qu’il ne fit souvent que reprendre à son compte les idées de Karl Lutz vice-consul de la Suisse à Budapest. À la suite de ses annexions successives de territoires entre 1938 et 1941, la Hongrie compte un nombre très important de juifs. Dans ses frontières d’avant 1938, ils étaient 400 000 et ils passent à 725 000 après 1941. Ceci sans compter, pour cette Grande Hongrie 100 000 juifs convertis au christianisme.
Karl Lutz et son épouse avaient visité la Palestine en 1935, ce qui permet aux lecteurs de découvrir les tensions entre juifs et Arabes existantes déjà à cette époque. C’est en janvier 1942 que Karl Lutz arrive à Budapest et on suit toutes ses tentatives pour permettre à un certain ombre de juifs hongrois d’échapper à la mort et si possible à être autorisé à sortir du pays. Cela l’amène à fréquenter notamment le régent Horty, Eichmann et Veesenmayer (qui dirigea la déportation de 340 000 juifs hongrois en Allemagne). La raison et la conséquence coup d’État qui amène l’exil de Horty en Bavière pour être remplacé par Ferenc Szálasi sont bien expliquées. La partie documentaire propose dix pages et se clôt en citant des personnes ultérieurement connues qui bénéficièrent de la protection de Carl Lutz.
La carte page 13 des territoires perdus par la Hongrie au Traité de Trianon est prise sûrement là https://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/trianon1920.htm avec toutes les ambigüités qu’elle comprend. Page 51, on est surpris de lire qu’en novembre 1944 les nazis savaient cette guerre perdue. Au début de l’ouvrage, on avait également étonné de découvrir dans la bouche du héros que la Suisse était la seule démocratie du continent européen durant la Seconde Guerre mondiale, ce qui fait fi de la Suède et de l’Irlande.
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