Chaos debout à Kinshasa

Cette BD  permet de rappeler qu’en 1974 Cassius Clay (devenu Mohamed Ali depuis 1965) tente à Kinshasa de reprendre son titre de champion du monde de boxe en catégorie poids lourds contre  George Foreman (qu’il surnomme "La momie"). Toutefois le scénariste rajoute une note fictionnelle en rapport avec la guerre d’indépendance qui fait rage en Angola ; dès avant la proclamation de l’indépendance un an plus tard des rivalités existent entre diverses forces angolaises dont le MPLA (alors d’idéologie marxiste).

Le dessinateur de cette BD est zaïrois et la vision qu’il nous donne de la vie à Kinshasa (qui ne s’appelle plus Léopoldville que depuis moins de dix ans) est étonnement saisissante ; ce paysage urbain africain suit celui d’une New York dépeinte sur le mode de vie des dealers. Un voyou de Harlem s’est fait chiper un kilo de drogue dont la maffia lui réclame le prix de vente. Par un chanceux concours de circonstances, il va pouvoir aller se mettre au vert au Zaïre. Son arrivée va être remarquée par une jeune Zaïroise et un taximan en lien avec un homme d’affaires belge qui entend bien financer le MPLA car il pense voir ce dernier devenir le parti qui gèrera l’Angola après l’indépendance. On a donc plusieurs actions en parallèle et le fait que la jeune Zaïroise se retrouve informatrice de la police est lié à son désir de voir sortir de prison son frère (opposant politique à Mobutu). Une petite dizaine de pages documentaires permettent de mieux saisir en particulier le contexte politique du Zaïre des années 1970 et les traits de personnalité d’alors de Mohamed Ali.