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Tunisie, An I

Tunisie, An I
CNRS226 pages
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Avis de Adam Craponne : "De chorba et de scopa"

Aujourd'hui, plus de trois cent mille Tunisiens musulmans vivent en France; cinquante mille d'entre eux se sont fait naturaliser français. On a vu dans Juifs et musulmans en Tunisie d’Abdelkrim Allagui que la majorité des 70 000 juifs tunisiens de l’année 1946 est partie entre cette date et 1967 vers la France.

Albert Memmi est un juif tunisien, livournais par son père et grana (séphrade autochtone) par sa mère. Il est élève puis surveillant  au lycée Carnot jusqu’aux lois antisémites de Vichy. Son père séjourna dans un des camps de travail établis pour les israélites par les occupants allemands en Tunisie.  

Après la Libération de la Tunisie au printemps 1943, il part pour Alger puis Paris. Il fait dans la capitale des études de philosophie et psychologie. Fin 1949, il revient en Tunisie avec son épouse alsacienne catholique agrégée d’allemand. Une introduction, au demeurant intéressante de Guy Duca, ne nous précise pas  dans quelles circonstances il revient en Tunisie. On peut supposer que lui et son épouse ont un poste au lycée Carnot. 

Le récit démarre dès le 2 janvier 1955, et en ce début de l’année Jean Daniel (né Jean Daniel Bensaïd en 1920 à Blida en Algérie), qui travaillait à L’Express le recommande comme collaborateur littéraire au journal destourien L’Action. L’auteur nous parle de ses rencontres, que ce soit des résidents ainsi que des gens venus en Tunisie pour donner des conférences ou expositions comme l’écrivain Claude Roy et Françoise Gilot peintre et compagne de Picasso dont elle a eu deux enfants. Dès le départ, il pressent que la place des juifs dans une Tunisie indépendante ne sera pas un long fleuve tranquille.

Il résume des conversations qu’il a avec des personnes assez connues sur l’avenir de la Tunisie, comme avec Paul Sebag professeur au lycée Carnot, né en Tunisie et membre du Parti communiste tunisien depuis 1936, qui s’intéresse à l’histoire des juifs tunisiens dès 1956. Par ailleurs il fait connaître sa position par rapport à l’indépendance algérienne dont il est partisan dénonçant au passage le double langage du PCF (ce qui permet au passage d’apprendre qu’Alice Sportisse fut députée communiste d’Oran de 1945 à 1955). Il évoque parfois des sujets touchant aux problèmes sociaux, ainsi nous apprend-il que rue du Foie la drogue se vend ouvertement et que des membres de la famille beylicale et Mattéi chef de la liste civile sont derrière ce trafic (page 35).  

Quatre articles parus dans des journaux, dont un entretien avec François Mauriac et un texte inédit, tous écrits dans les années 1950 viennent clore l’ouvrage. On apprécie l’index des noms de personnes.  En septembre 1956, après la proclamation de l'indépendance de la Tunisie, Albert Memmi part pour Paris où il est professeur de psychiatrie sociale à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes. Il devient français en 1967.

Pour tous publics Aucune illustration

Adam Craponne

Note globale :

Par - 734 avis déposés - lecteur régulier

598 critiques
20/03/17
La Tunisie fête le 61e anniversaire de son indépendance le 20 mars 2017
http://www.mosaiquefm.net/fr/actualite-national-tunisie/111773/la-tunisie-fete-61e-anniversaire-independance
734 critiques
22/03/17
Décès de l'historienne Juliette Bessis (Gabès 1925 - Paris, 18 mars 2017)
http://www.humanite.fr/lhistorienne-juliette-bessis-nous-quitte-gabes-1925-paris-18-mars-2017-633732
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