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Nous étions des hommes malgré la guerre 1914-1919

Nous étions des hommes malgré la guerre 1914-1919
Métive336 pages
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Avis de Octave : "De l'Ardenne en 1914 aux Ardennes en 1918, en passant entre autre par Verdun côte 304 Mort-Homme et l’Italie"

Il s’agit d’étudier le vécu des régiments cantonnés dans la 12e région militaire, qui couvrait les trois départements de l’ancienne région du Limousin, la Dordogne et la Charente. Ils sont au nombre de quatorze, infanterie, cavalerie et artillerie réunis à la déclaration de guerre ; mais leur nombre est rapidement plus que doublé.  

Certes même dès le départ tous les habitants de cet espace ne sont pas mobilisés dans ces régiments (ainsi l’instituteur syndicaliste périgordin Alexandre Boisserie démarre le conflit comme sergent au 96e RI basé à Béziers et Agde) et au fur et à mesure que le conflit avance les unités perdent de leur homogénéité géographique. Toutefois les faits cités ici concernent en priorité des hommes natifs des départements choisis, en s’appuyant principalement sur des témoignages divers.  

L’ouvrage commence par donner des généralités fort utiles qui ont trait à la composition d’un régiment d’active et d’un régiment de territoriaux. Cela permet de se faire une idée sur l’âge approximatif des soldats, leur nombre et les caractéristiques de leur encadrement.  L’ouvrage est globalement très illustré et la plupart du temps par des documents très originaux ayant trait à la vie au front, dans la zone des armées et à l’arrière.

Le deuxième chapitre intitulé "Le temps du désarroi" traite des opérations dans la province du Luxembourg belge (l'Ardenne belge) et celles en rapport avec la Première bataille de la Marne. Il est rappelé que les cinq mois de 1914 coûtent un cinquième des morts en France. Le troisième point est consacré à la vie dans les tranchées dans tous ses aspects.

Le quatrième chapitre évoque les offensives menées de décembre 1914 à septembre 1915 pour reprendre du terrain aux Allemands, elles sont si peu positives qu’on peut retenir au sens propre le mot de Joffre qui disait qu’il grignotait les Allemands, et encore à quel prix. Sont présentés là en particulier les combats du saillant de Saint-Mihiel, l’arrivée des casques Adrian et l’affaire des fusillés de Flirey qui suit un refus d’un lieutenant-colonel et un commandant de lancer l’assaut une semaine avant.

Le sujet suivant est consacré à l’hiver 1915-1916, la vie à l’arrière y tient une place non négligeable. Le corps des sous-officiers et des premiers grades d’officier est largement renouvelé, vu l’ampleur des pertes ; à des militaires de carrière ont largement succédé des appelés pour les sous-officiers et nombre de jeunes sous-officiers de carrière sont passés sous-lieutenant ou lieutenant (certains termineront même le confit comme capitaine).

Un chapitre met en valeur la place des régiments étudiés dans le cadre de la bataille de Verdun. Le chapitre suivant a pour titre "La guerre en coups de main, été 1916-année 1917" ; la bataille de la Somme est décrite ainsi que les réactions face à des bombardements intensifs d’artillerie et l’emploi des gaz.  Les coups de main des deux côtés, réalisés par des compagnies particulières, visent à aller dans la tranchée ennemie pour en ramender deux ou trois prisonniers et des documents visant à en savoir plus sur l’état et les intentions de l’ennemi.   

Le huitième chapitre est celui du temps des mutineries du printemps 1917 ; le contingent russe en partie ramené à La Courtine dans la Creuse est sommé, à coup de canons, de déposer ses armes. Suit un chapitre respectivement consacré à la religion (avec en photographie des insignes du Sacré-Cœur), aux blessés, les disparus, les conditions de la mort au front et le devenir des corps des tués.    

Le dixième point nous emmène sur le front italien ; après le désastre de Caporetto de novembre 1917 des troupes françaises sont envoyés en renfort. C’est vraisemblablement faute de documents que rien n’est dit sur "les jardiniers de Salonique", ces troupes françaises qui combattirent dans les Balkans.

Suit un chapitre centré sur Reims dans le cadre des attaques d’avril 1918 que mènent les Allemands. Les derniers chapitres sont intitulés "Hommes de guerre 1917-1918" (avec une enquête sur le devenir après-guerre d’hommes qui se sont mis en valeur au combat) et "La poursuite, les gaz et la victoire automne 1918" (développement en particulier sur l’action du 63e RI à Vouziers dans les Ardennes en octobre 1918). On a là une très belle perspective d’ensemble sur la façon dont les poilus d’une région militaire précise ont vécu le conflit. Vu le choix du titre, on ne peut reprocher à cet ouvrage de négliger la vie à l’arrière dans cette région ; une étude sérieuse sur le sujet mériterait un livre à lui tout seul.              

coup de coeur !

Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations

Octave

Note globale :

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