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Tromper l’ennemi : l’invention du camouflage moderne en 1914-1918

Tromper l’ennemi : l’invention du camouflage moderne en 1914-1918
Pierre de Taillac ; Ministère de la Défense2016 pages
1 critique de lecteur

Avis de Alexandre : "Soren Kierkegaard: Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris."

Cet ouvrage était paru en 2012, devant son succès il a été réédité quatre ans plus tard. Cécile Coutin travaille du 1er décembre 1972 au 30 septembre 1990  au Musée des Deux Guerres mondiales (devenu Musée d’Histoire Contemporaine en 1987) dit de la B.D.I.C., aujourd’hui installé aux Invalides à côté du Musée de l’Armée. C'est en septembre 1914 qu'un couple d'industriels crée la Fondation Leblanc qui se propose de rassembler œuvres d'art, manuscrits, affiches, vaisselle et autres objets divers en rapport avec la Grande Guerre.

Cécile Coutin commence par rappeler que le camouflage remonte au cheval de Troie ou aux meurtriers de Macbeth qui « s’avancent vers le château de Dunsinane, dissimulés derrière des branchages, à travers la forêt de Birnam » (page 9). Elle donne la parole en particulier au général de Chabaud-Latour et au député Lambert de Sainte-Croix, sans préciser que ces propos datent du début des années 1880, pour montrer que le pantalon garance est considéré comme le témoin  à conserver de l’héroïsme du soldat français. À la page 12, on découvre les uniformes de couleur réséda qui furent proposés pour les fantassins français en 1911. Largement combattus par la presse de l’époque, ils sont abandonnés alors que les pantalons rouges ont été colorés durant toute la période de la Belle Époque par de l’alizarine importée massivement d’Allemagne. Cécile Coutin s’intéresse ensuite à des tenues de camouflage diverses.

La couverture du numéro est confiée à Jacques Nam

Le troisième chapitre est consacré aux camoufleurs, parmi ceux-ci le lieutenant Joseph Pinchon (le créateur de Bécassine), le maréchal des logis André Mare (qui entre autre chose forme des Italiens dans la péninsule), le sous-lieutenant Dunoyer de Segonzac, le brigadier Georges d’Espagnat,  l’écrivain Charles Vidrac, l’adjudant Georges Auguste Vallée (parti lui aussi en Italie) ou le décorateur Louis Bérard (qui avait travaillé autour de plusieurs pièces d’Edmond Rostand).  Page 46, on relève un dessin d’humour sur ces camoufleurs, paru dans "La Baïonnette", sous le crayon de Jean Chaperon (à la Belle Époque déjà dessinateur d’humour dans divers journaux pour adultes comme "Le Pêle-Mêle" ou "La vie de garnison" et dans la presse enfantine).  Aux pages 205-217 on trouve des éléments biographiques sur ceux qui parmi les camoufleurs français eurent une carrière d’artiste. Sur certains, un peu plus d’éléments n’auraient pas été superflus ainsi peut-on rajouter pour Georges Auguste Vallée qu’il fut décorateur à l’Opéra, dessinateur de mode et illustrateur par exemple au "Frou-Frou", au "Rire" et à "La jeunesse moderne" et pour des romans populaires ainsi que de plus ce Lorrain vécut de 1884 à 1960.

Très largement illustrés les chapitres se succèdent et sont tous très intéressants. On relève particulièrement celui où est abordé la question des trois faux Paris (traitée des pages 156 à 161) situés respectivement autour de Roissy-en-France, Pontoise et Chelles. La dimension maritime n’est pas oubliée et l'on connaît les noms des villes, dans la zone des armées, qui abritaient un atelier de camouflage.

coup de coeur !

Pour tous publics Beaucoup d'illustrations

Alexandre

Note globale :

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