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Alisik, 4 La mort

Alisik, 4 La mort
Le Lombard88 pages
1 critique de lecteur

Avis de Xirong : "Un centre commercial au-dessus d'un vieux cimetière? On y mangerait sur tes morts !"

Dans le premier tome nous avions vu Alisik se réveillant une nuit dans un cimetière et se rendant compte qu’elle est morte. En fait elle est coincée entre enfer et paradis, en attente de jugement. Ce cimetière est l’objet  de convoitise d’entrepreneurs qui entendent installer là un centre commercial. Ruben, un adolescent aveugle depuis peu, guère plus âgé qu’Alisk, est entré en contact avec cette dernière.

Bien que décédée depuis peu, Alisk a déjà un solide et conséquent nombre d’amis revenants. Ceux-ci sont morts à diverses époques et parfois à des moments tragiques de l’histoire allemande : les deux guerres mondiales ou la Guerre de Trente ans qui ravagea l’Allemagne principalement dans le second quart du XVIIe siècle (dans le dernier et quatrième volume). Des moments de la vie de certains personnages dans ce passé sont régulièrement mis un à un dans chaque tome.    

Pour le premier volume c’est Mamie, ainsi surnommée parce que morte à 90 ans, qui raconte en quoi elle se sent responsable de la mort de deux jeunes hommes qui l’aimaient de façon concomitante. L’action se déroule au milieu du XIXe siècle dans un village alpin et pour cette époque quarante-huitarde, il est très pertinent de mettre en scène un duel entre un étudiant et un militaire. Chaque faute que se reproche un personnage est mise successivement en scène.

Comme le premier tome se nommait "Automne", le second se nomme s’intitule logiquement "Hiver" et le troisième "Printemps" ; par contre le dernier titre de la série ne s’appelle pas "Été" mais "La Mort". Dans le second volume Alisk, aux formes très esthétiques, retrouve son jeune ami aveugle Ruben. C’est dans le monde du cirque, avec des acrobates des années 1950, que se passe un des faits confessés par le personnage mort qui s’en pense responsable, l’autre se déroule à la fin de la Seconde Guerre mondiale (l’hiver 1944-45) dans une église qui prend feu.  

Avec le troisième volume d’"Alisk" les revenants n’évoquent plus seulement leur passé mais se révèlent acteur du début du XXIe siècle puisque le lecteur les voit sabotant des engins mécaniques destinés à l’origine à la destruction de leur cimetière ; des promoteurs désirent construire là un nouveau centre commercial car ce vieux cimetière est aux marges de la petite ville où se déroule l’action.

On est aux environs de Pâques et le général allemand de la Première Guerre mondiale se remémore la mort de son fils dont il se sent indirectement responsable. On se retrouve en particulier dans un village lorrain quelconque des Vosges et vu la situation du front, historiquement on doit être dans la région de Saint-Dié, occupée par les armées du kaiser. Le char est légèrement anachronique pour 1915. Dans cette troisième partie, plusieurs pages mettent en scène l’accident mortel d’Alisk où sont également acteurs son père et Reuben.

Au début du quatrième et dernier volume, nous sommes cette fois en été et l’atmosphère est étouffante. La menace d’installation d’une zone commerciale se fait plus pesante. Joe la Faux ne désire toujours pas expliquer ce qui fait que l’on peut rester coincé entre Enfer et Paradis. C’est la rencontre avec Monsieur Morrt en personne qui va amener à découvrir que Joe la Faux est à l’origine du problème, en fait né de son intention de sauver le vieux cimetière de sa destruction.       

Le graphisme est très élégant, pour certains personnages il renvoie un peu à un univers de marionnettes en bois et il y a de très beaux effets d’encres lumineuses qui accrochent le regard. Ces dessins très sophistiqués portent bien le dynamisme de l’action et la mise en page recherchée se renouvelle.    

Xirong

Note globale :

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