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Ces discours qui ont marqué la Ve République

Ces discours qui ont marqué la Ve République
Archidoc 376 pages
1 critique de lecteur

Avis de Alexandre : "Jean-Louis Debré, fils d’un père de la constitution de la Ve République, collectionne les discours phares de la Ve République"

Jean-Louis Debré est non seulement le fils du premier Premier ministre français de la Ve République (et d’ailleurs de la République française, puisqu’on parlait pour ce poste sous les IIIe et IVe République de "Président du conseil") mais aussi un ancien Président du conseil constitutionnel.

Il propose un classement chronologique qui, avec cette réédition augmentée, court  jusqu’à deux discours du président Emmanuel Macron (l’un sur l’Europe et l’autre sur la langue française). Par contre l’ouvrage commence toujours, après un avant-propos, par le fameux texte où figure la phrase « Je vous ai compris ». Comme tous les autres discours présentés, il est contextualisé et une des idées avancées est que début juin 1958 de Gaulle croyait sincèrement qu’une paix en Algérie était envisageable avec les nationalistes algériens, paix qui aurait permis le maintien d’une souveraineté française d’Alger à Tamarasset.

Si Charles de Gaulle est le mieux représenté ici avec huit occurrences,  Jacques Chirac suit avec cinq discours devançant François Mitterrand présent par quatre textes. Les autres anciens présidents de la République se taillent la portion congrue pour leurs interventions retenues: Nicolas Sarkozy deux, Georges Pompidou une, Giscard d’Estain une, François Hollande une.

Les anciens premiers ministres retenus sont Michel Debré pour deux discours et au niveau d’un seul discours Jacques Chaban-Delmas, Pierre Mauroy et Dominique de Villepin. D’autres personnalités apparaissent pour une seule fois : Georges Marchais, Simone Veil, Robert Badinter, Léoplod Sédar Senghor, Philippe Seguin, Lionel Jospin et Christine Taubira.

À une époque où la France semble se replier sur elle-même, il sera bon de relire la plaidoirie de François Miterrand intitulée La non-assistance aux peuples en danger est une faute morale et prononcée le 20 octobre 1981 à Mexico. On en retirera :

« Salut aux humiliés, aux émigrés, aux exilés sur leur propre terre qui veulent vivre et vivre libres. Salut à celles et à ceux qu’on bâillonne, qu’on persécute ou qu’on torture, qui veulent vivre et vivre libres » (page 170).

En prolongement, on s’attardera au discours du même président le 17 janvier 1995 au Parlement européen réuni à Strasbourg. Il fait une remarque malicieuse sur le fait que la France n’aurait jamais été en guerre en Europe qu’avec le Danemark, réflexion d’ailleurs pas très juste car la France n’a jamais combattu ni les Polonais, ni les Finlandais, ni les Serbes.  Il conclut par « le nationalisme, c’est la guerre ».       

On a là, globalement, une belle collection de quarante textes qui permet d’approcher l’histoire des soixante dernières années de la France à travers ses institutions, sa justice, l’évolution de sa société, sa dimension culturelle, son approche de l’écologie, ses relations internationales, la pierre qu’elle a apportée à une construction européenne dont les dérives ont inquiété certains de ses citoyens. 

Pour connaisseurs Aucune illustration

Alexandre

Note globale :

Par - 401 avis déposés - lecteur régulier

168 critiques
05/12/20
Pierre Desproges et Thierry Le Luron : Le livre de Giscard
https://www.youtube.com/watch?v=8tgtaRNk-DY
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