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Gnoses et gnostiques des origines à nos jours

Gnoses et gnostiques des origines à nos jours
Desclée de Brouwer 266 pages
1 critique de lecteur

Avis de Ernest : "Gnose toujours, tu m’intéresses !"

La gnose sert à caractériser plusieurs philosophies. Premièrement la gnose est dans la philosophie grecque, l’idée que la connaissance doit se faire par l'expérience  et non par la connaissance théorique. Elle sert à désigner le courant qui pour simplifier dit de se connaître soi-même pour mieux approcher la divinité ; Bossuet et Fénelon, portant en désaccord sur bien des points, ont porté cette croyance.

Sous l'influence de la religion juive à la fois objet de rejet et pôle de séduction, certaines traditions chrétiennes helléniques avancent qu’il y a aussi une connaissance ésotérique à acquérir sur Dieu. Avec le gnosticisme chrétien, Jésus joue un rôle de premier plan. Les gnostiques opposent à la cruauté et de vengeance d’un Dieu créateur du Mal de l'"Ancien Testament" à un Jésus venu libérer les étincelles du Saint-Esprit chez les hommes. Il faut passer par des souffrances semblables à celle  du  Christ pour accéder pleinement au message de ce dernier.

La crise gnostique apparaît ainsi comme la premier grand débat christologique que l'Eglise doit affronter. En 325 au concile de Nicée, on a rejeté le christianisme gnostique car il niait en quelque sort la prééminence de la foi sur la connaissance du bien et du mal pour profiter pleinement de la Révélation.  De plus les initiés à la gnose sont censés atteindre la connaissance de l’enseignement secret, plus sophistiqué et plus véridique, qui dépasse le sens pris dans la lecture du "Nouveau testament" par le simple croyant.

La doctrine officielle de l’Eglise est doublée chez les gnostiques par une doctrine ésotérique, transmise d’initié à initié depuis certaines paroles secrètes du Christ. Marie-Madeleine, qui « s’étant assise au pied du Seigneur, écoutait sa parole » (Luc 10, 39) est un des vecteurs du message. Marie-Madeleine fut donc une grande initiée (voir pages 78 à 80), voilà une affirmation qui fera rire certains mécréants de notre époque. Rappelons qu’en 591, le pape Grégoire aurait identifié Marie Madeleine à une prostituée lors d'un sermon pascal et que c'est seulement en 1969 que le Vatican serait revenu sur cette affirmation qui continue à lui coller à la peau et pas seulement chez les catholiques.

Roland Hureaux  trace à travers quinze chapitres les origines et les avatars de la pensée gnostique depuis le Ier siècle jusqu’aux religions du New Age. Ceux-ci ont pour titre : "Pour planter le décor",  "La gnose : sources et définition", "Figures de gnostiques : l’Orient", "Figures de gnostiques : Rome", " Les manuscrits de Nag Hammadi", "Unité et diversité de la gnose antique", "Gnose et orthodoxie", "La gnose : hérésie chrétienne ou religion Sui generis", "L’héritage de l’hellénisme", "Comment peut-être gnostique", "L’essoufflement de la gnose occidentale", "Mani et le manichéisme", "Les ultimes avatars de la gnose classique : policiens, bogomiles et cathares", "La kabbale : une gnose juive",  "La gnose après la gnose". 

La lecture de cet ouvrage permettra au lecteur de relire d’un œil critique le "Da Vinci code" et de corriger par lui-même certains de ses présupposés comme le fait que Constantin fit détruire des évangiles plus anciens (justement ceux applés là "les Gnostiques") que ceux qui ont été retenus ou l’affirmation que  Jésus se serait marié avec Marie de Magdala.  

Réservé aux spécialistes Aucune illustration

Ernest

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