Ecrire un avis

Pour un athéisme éclairé

Pour un athéisme éclairé
Odile Jacob207 pages
1 critique de lecteur

Avis de PRUNE : "Nous n’avons plus besoin, Sire, de cette hypothèse (de Laplace en réponse à Napoléon sur l’idée de Dieu)"

En fait la page du titre est Pour un athéisme éclairé : l’hypothèse inutile. Des Lumières au monde hébraïque. Globalement l’objectif est de montrer la déconstruction de l’idée de divinité dans une religion ritualiste comme celle du judaïsme et de déboucher sur la promotion d’un athéisme éclairé. Il s’agit là d’une réflexion philosophique visant une sagesse minimale en matière d’éthique en s’appuyant notamment sur les pensées de Bachelard, Spinoza et Nietzsche. Relevons l'intérêt historique de l'illustration mise sur la page de couverture, il s'agit d'un tableau intitulé Napoléon le Grand rétablit le culte des Israélites le 30 main 1806, il est peint par Louis François Couché.  

Dans la première partie de l’ouvrage, Henri Atlan « propose d’analyser l’évolution de la science pendant des ceux derniers siècles de sa place dans la société et des réflexions qui l’ont accompagnée, c’est-à-dire de la philosophie des sciences, en parallèle avec celle de la croyance en ce Dieu que Laplace et le positivisme avaient éliminé de leur vision du monde » (page 13).

« La deuxième partie est une traduction commentée d’extraits de la littérature juive kabbaliste, commentaire du premier chapitre de la Genèse sur l’œuvre du commencement. On y rencontre ce qui apparaît comme une déconstruction "biblique" du Dieu personnel anthropomorphe, tout-puissant, mystérieux, "aux voies impénétrables" de la théologie religieuse. Illustration de l’absence de profession de foi coercitive comme condition d(appartenance dans une "religion ritualiste" » (page 15).

« Dans la troisième partie, le judaïsme est dégagé de son enfermement dans le statut de "première religion monothéiste", qui nourrit la notion trompeuse de la culture judéo-chrétienne. (…) La loi de Moïse, en elle-même, instituait en effet littéralement une monolâtrie plutôt qu’un monothéisme. Le culte exclusif, dans un sanctuaire unique, du Dieu révélé aux tribus d’enfants d’Israël avec leur libération de l’esclavage d’Égypte n’excluait pas l’existence d’"autres dieux", tutélaires, liés aux autres peuples. (…) [L’] enseignement postbiblique des Pharisiens était de nature juridique, morale, symbolique, et philosophique, plus que religieuse à profession de foi. Il était resté pourtant en continuité avec une fidélité à la pratique des commandements de la loi de Moïse » (page 17).

« Dans cette troisième partie, nous retraçons ainsi une longue évolution du Dieu d’Israël en considérant l’histoire de ses différents noms ; depuis l’Élohim d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, puis le tétragramme YHVH, depuis sa révélation à Moïse jusqu’à son tabou en tant que Nom,  "divin" en lui-même, qui "ne se prononce pas comme il est écrit" (plutôt que nom de Dieu, "ineffable" comme on l’entend quelquefois) ; avec en outre l’oubli de sa prononciation initiale, après qu’elle fut cachée par une décision talmudique » (page 19).

Réservé aux spécialistes Aucune illustration

PRUNE

Note globale :

Par - 12 avis déposés - lectrice régulière

Connectez-vous pour laisser un commentaire
Vous aussi, participez en commentant vos lectures historiques facilement et gratuitement !

Livres liés

> Suggestions de lectures sur le même thème :
> Autres ouvrages dans la même catégorie :